Joanne Gaskell, Agroéconomiste et chargée de projet à la Banque Mondiale, estime que la République Démocratique du Congo peut doubler la part de son secteur agricole à condition datteindre le niveau de ses pays voisins. Cette déclaration a été faite au cours de la Revue du secteur agricole organisée ce vendredi 18 mai 2018 à Kinshasa. Pour elle la RDC doit faire le nécessaire pour réduire ses importations.
Pour l'agro-économiste et chargée de projet à la Banque Mondiale, la RDC peut devenir une puissance agricole en augmentant sa productivité. Joanne Gaskell estime que le potentiel agricole du pays est largement sous exploité et la RDC se tourne plus sur les importations.
« Si la production agricole de la RDC équivalait à celle des leaders régionaux, son économie globale pourrait croître de 23 %. Si le rendement de trois céréaliers principaux, le maïs, le manioc et le riz équivalait au rendement de ses pays voisins, la part du secteur agricole pourrait doubler. Le potentiel agricole est largement sous exploité et la production est inférieure à la demande du marché. Limportation des produits alimentaires représente un coût fiscal élevé. En 2016 la valeur net dimportation était presque de 1,1 milliards USD. Limportation des produits comme la viande ou le poulet était à lordre de 124 millions USD, lhuile de palme à 99 millions USD. Les importations céréalières en générale représentent une sortie de plus de 266 millions USD par ans laissant le pays à une volatilité des prix» a indiqué Joanne Gaskell.
Selon elle, la dépendance de limportation alimentaire expose léconomie et les consommateurs à dénormes risques.
Pour sa part, Rosalie Biuma, Présidente de la fédération des paysans producteurs agricoles de la ville de Kinshasa, estime que la RDC doit plutôt de doter dune politique agricole claire et bien définie.
« Par rapport au secteur agricole, il est important davoir une politique agricole bien élaborée. Tout investisseur qui arrive doit trouver une ligne clairement définie dans tous les secteurs. Que ce soit au niveau de la production ou de la commercialisation en passant par la chaîne de valeurs, tout doit être déterminé. En RDC, lorsque les investisseurs viennent, cest alors quon commence à tâtonner sur les produits à cultiver dans telle ou telle autre province, avec quelle organisation faut-il collaborer et ça ce nest pas normal. Le pays doit avoir une ligne bien définie sur la production agricole ».
Et selon la revue du secteur agricole la production agricole commerciale constitue la voie prometteuse pour la sécurité alimentaire en RDC. Elle suggère que le pays puisse hisser les rendements de ses cultures au niveau de ses pays voisins dAfrique centrale.
Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco