RDC: Si le Parc marin des Mangroves est touché par l’exploitation anarchique, tout Muanda risque de disparaître

PAR Deskeco - 04 juin 2018 09:37, Dans Développement durable

Le directeur du Parc Marin des Mangroves plaide pour l’exploitation du gaz de Muanda  à des fins commerciales pour permettre de protéger cette aire protégé. Dans une interview exclusive accordée à DESKECO.COM à l’embouchure du Fleuve Congo, Marcel Collet a affirmé que « si le parc marin de Mangrove est touché par l’exploitation anarchique, c’est toute la ville de Muanda qui risque de disparaître ».

Selon le directeur du parc marin des mangroves, les arbres de cette aire protégée et ses racines exceptionnelles constituent une éponge anti-pollution qui digère des déchets et permettent d’assainir l’eau. Ils sont également, d’après lui, une véritable pépinière pour toutes les réserves halieutiques du littoral de l’océan Atlantique et un milieu où les poissons se reproduisent. Marcel Collet estime que le parc marin de mangroves est actuellement menacé par les activités humaines et si rien n’est fait, il pourrait disparaître dans un futur proche.

«Ce que nous pouvons également dire de la mangrove, c’est qu’elle attire la population puisque c’est un bois qui produit de la braise de très bonne qualité. Ce bois a un indice calorifuge cinq fois supérieur au bois issu des forêts tropicales. Et donc de ce fait, nous avons une grande pression de la population de Muanda et même de la ville  de Boma sur cette mangrove. C’est ainsi que nous encourageons fortement le gouvernement à faire en sorte que le gaz du littoral soit exploité au profit de la population afin de mettre fin à la pression sur cette forêt des mangroves. C’est une alternative à l’utilisation du braise en RDC », a dit Marcel Collet.

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— Willy Akonda Lomanga (@WLomanga) 4 juin 2018

La population urbaine de Muanda et de Boma qui connaît une croissance recourt au parc marin de mangroves pour la coupe de bois à cause du déficit en électricité dans ces deux villes. D’où le plaidoyer de M. Collet en faveur de l’exploitation du gaz pour pallier au déficit de l’énergie électrique.

Selon les statistiques  du projet Makala financé par l’union européenne, le bois est la principale source d’énergie pour 90% de la population urbaine et une partie des industries de la République Démocratique du Congo.

La province du Kongo centrale a été grandement vidée de ses forêts, pour alimenter la ville de Kinshasa en bois de chauffe ou en braise.  

Le parc marin des mangroves a une superficie de 76 000 hectares dont  25 000 hectares de forêt de mangroves, 12 000 hectares d’océan et de plage et  42 hectares 39 000 hectares de savane.

Willy Akonda Lomanga / Desk Eco

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