Cet amendement proposait que lémolument du député national ne puisse pas dépasser 5 fois plus que le salaire dun secrétaire général de lAdministration publique. Ce dernier étant le mieux payé des fonctionnaires de lEtat.
Le député Delly Sessanga est allé même plus loin pour réclamer la réduction du train de vie des institutions de la République en vue de permettre lamélioration des salaires des agents publics de lEtat ainsi que dautres catégories des travailleurs.
Voilà qu'n autre de ses collègues de la Chambre basse du Parlement, Samuel Bemba Kabuya, député national, vient proposer le contraire. Il soutient que la diminution des salaires de tout le monde, cest baisser le train de vie des Congolais par rapport au standard mondial.
« Avec lintelligence que nous lui reconnaissons, mon aîné Delly Sessanga est sensé savoir quen tenant compte de la mondialisation du pouvoir dachat, la solution chez nous passe par laugmentation des salaires des fonctionnaires, des enseignants, bref, de tous les salariés congolais. Ce pays a les moyens pour ce faire. Autrement, notre train de vie sera inférieur à ceux de nos homologues dautres pays. Il na pas raison parce quil ne peut pas le démontrer avec les chiffres à lappui », a-t-il confié à la radio Top Congo.
Et de marteler : « Quand nous parlons des institutions, nous parlons du pays dans son ensemble. Concernant le débat désormais démagogique sur les émoluments des députés nationaux, je dis que nous ne touchons que léquivalent de 4.030 dollars américains comme émolument, auquel sajoute des primes.et tout ne dépasse même pas 7.000 dollars. Ceux qui disent que les députés nationaux ont 13.000 dollars, ont le devoir de présenter des excuses pour ce mensonge grotesque ».
Pour ce député national, la solution nest pas de réduire le train de vie des institutions congolaises, mais daugmenter les salaires des gens. « Cest ça la solution pérenne, la vraie solution », a-t-il déclaré.
Promesses de campagne
Dans le même ordre didées, rappelons que cette question des émoluments des députés nationaux a été également abordée lors de la campagne électorale pour la mise en place du bureau définitif de lAssemblée nationale. Le 1er vice-président élu de lAssemblée nationale, Jean-Marc Kabund-A-Kabund, lui, a parlé autour de la polémique alimentée sur les réseaux sociaux au sujet des émoluments des députés nationaux.
Ainsi, a-t-il déclaré : « Loin de toute polémique et de toute démagogie, jestime que sagissant de cette question cruciale, il a été malsain de se limiter seulement à laspect pécuniaire. Mais au-delà de cet aspect, il est tout aussi utile de prendre en compte dautres aspects. Notamment, notre rôle social dans nos différentes circonscriptions électorales ».
Le 1er vice-président Jean-Marc Kabund estime en effet que le député en Rdc est le plus sollicité des acteurs politiques. « Devenu un seul assistant social, il est appelé à suppléer labsence ou les insuffisances des politiques sociales au niveau national. En conséquence, je soutiens lidée doctroi des émoluments raisonnables et susceptibles de permettre à tout député national dêtre efficace à tout moment ».
Pour sa part, la présidente Jeanine Mabunda, sadressant à ses collègues de la représentation nationale dans le discours de campagne, a rappelé que « le Règlement intérieur est notre loi et prévoit en son article 105 que le député a droit à une indemnité équitable qui assure son indépendance et sa dignité ».
Et elle a promis de simpliquer aux divers soucis que ses collègues ont partagés avec elle. Notamment, en ce qui concerne le paiement irrégulier des indemnités, le paiement fractionné, la modicité des émoluments, le taux de change pour le calcul des émoluments, la modalité de paiement physique ou bancaire des émoluments.
« Je ne serai pas démagogue mais, au nom de mes collègues, je solliciterai une conversation franche sur le sujet avec lexécutif non pas pour «engraisser » le député, mais, pour se rassurer que le juste milieu est trouvé », a-t-elle déclaré.
Lepetit Baende