Le représentant résident du Fonds monétaire international en RDC, Philippe Egoume Bossogo, a présenté, ce vendredi 16 novembre au siège de son institution à Kinshasa, un « aperçu de la situation économique de la RDC », tel que contenu dans les Perspectives économiques doctobre 2018 du FMI, devant les médias et la société civile.
Dans son analyse sur léconomie congolaise, le représentant résident du FMI a livré synthétiquement quatre principaux messages. « La stabilité interne et externe retrouvée depuis le dernier trimestre 2017 sest consolidée au cours de ces trois derniers mois grâce à une politique budgétaire restrictive, en coordination avec la politique monétaire », a-t-il dit, faisant le premier constat sur le cadre macroéconomique de la RDC avant dajouter que « cette stabilité reste cependant fragile ».
Une des causes de cette fragilité de léconomie est, selon lui, « La politique budgétaire pâtit de la faible mobilisation des recettes et des problèmes de crédibilité du budget ».
Philippe Egoume constate que « la capacité de mobilisation des recettes continue de baisser dune année à une autre et reste de loin inférieure à la moyenne des pays de lAfrique Sub-saharienne, dans un contexte daugmentation de la part des recettes issues du secteur extractif dans le total des recettes publiques ».
Selon les chiffres du FMI, la RDC a réalisé, en pourcentage du PIB, 13.2 (2014); 12.6 (2015) ; 9.7 (2016); 8.2(2017) et 7.0 (fin septembre 2018) de recettes courantes (hors don) alors que dans les pays de lAfrique sub-saharienne elles ont varié entre 19 % et 16 % en moyenne pendant la même période.
«En 2017, les recettes en pourcentage par rapport au PIB de la RDC ne représentent même pas la moitié de la moyenne de lAfrique sub-saharienne. Comment va-t-on financer les opérations de lEtat ? Comment va-t-on financer le fonctionnement de lEtat si on ne peut pas mobiliser des recettes? Avec 8.2% des recettes courantes du PIB réalisées en 2017, on ne peut que faire du fonctionnement malheureusement. Cest extrêmement petit par rapport à ce qui est requis pour prendre en charge les dépenses de lEtat », a soutenu le représentant du FMI parlant de la faiblesse de mobilisation des recettes publiques réalisées par la RDC en 2017.
Il fait remarquer aussi que la contribution des recettes minières dans les recettes de lEtat est en constante augmentation atteignant 38%. Or, le secteur minier représente à lui seul 27% dans léconomie nationale.
« Il y a un risque que si les cours des matières premières sécroulent, ces recettes chutent avec Le pays est tributaire de la bonne tenue des cours qui peuvent se maintenir ou peuvent ne pas. Il y a une sorte dépée de Damoclès qui est au-dessus du gouvernement en termes de recettes », a-t-il dit.
« Les recettes générées par léconomie en générale sont très faibles. Une bonne partie de ces recettes est générée par le secteur minier qui lui-même est extrêmement sensible au changement des prix. Il y a une très forte vulnérabilité de lEtat au secteur minier. Ceci veut dire quil y a nécessité de trouver des moyens de générer des recettes additionnelles venant du secteur non minier. Il faut mettre en place des politiques pour encourager des politiques non minières », note lexpert du Fonds monétaire international qui a précisé que le secteur extractif contribue à 60% de la croissance économique de la RDC.
Pour autant le représentant à Kinshasa de cette institution de Bretton Woods soutient que « laccélération de la croissance économique retrouvée depuis 2017 devrait se poursuivre en 2018 mais souffre, cependant, de la faiblesse de linclusivité, contribuant moins à réduire la pauvreté ».
Amédée MK