Dans sa lettre datée du 1er mai 2018 sur la situation politique en RDC, adressée à la Présidente du Conseil de sécurité, António Guterres, Secrétaire général de lONU, a exprimé ses inquiétudes sur le financement des élections prévues en décembre.
« Labsence dun plan de financement clair de la Commission électorale nationale indépendante demeure lun des principaux problèmes. Le 28 mars, conformément à la décision du Gouvernement dassumer le financement intégral du processus électoral, le Ministère des finances a déboursé 22,6 millions de dollars pour la Commission », dit-il.
Le Conseil de sécurité avait souhaité être informé mensuellement par un rapport sur des progrès réalisés aux niveaux politique et technique sur la préparation des élections du 23 décembre 2018, ainsi que sur des obstacles entravant lapplication de laccord politique du 31 décembre 2016.
« Par ailleurs, la Commission na pas encore adhéré au plan de financement multi donateurs révisé au titre du Projet dappui au cycle électoral au Congo, dun montant de 67 millions de dollars. La capacité de la Commission de sacquitter de ses responsabilités sur le plan logistique et en matière dinformation des électeurs, domaines dans lesquels le Projet devait apporter un soutien, risque den pâtir », a ajouté António Guterres, dans cette note qui couvre la période du 21 mars au 26 avril 2018.
Début avril, Agir pour des élections transparentes et apaisées (AETA) et lObservatoire de la dépense publique (ODEP), deux organisations de la société civile travaillant respectivement dans les secteurs de la gouvernance électorale et des finances publiques avaient dénoncé après du SG de lONU un mauvais décaissement des fonds à la CENI, qui risquerait doccasionner un retard dans lorganisation des élections en décembre 2018.
Au cours dune interview accordée à DESKECO.COM, Pierre Kangudia, le Ministre dEtat chargé du Budget, Pierre Kangudia, avait rappelé quun crédit de 460 millions de dollars américains sont inscrits au budget 2018 pour le financement des élections de décembre. A la question de savoir comment est articulé le décaissement des fonds par rapport à ce coût des élections, le ministre a évoqué des difficultés de suivre un plan linéaire.
« Il est difficile de vous dire le montant (tranches). Il y avait un montant que lon déboursait régulièrement chaque mois pour la tenue des élections, qui était un décaissement linéaire avec un montant de 20 Millions de dollars chaque mois. Il est arrivé un moment donné on nous demandait daugmenter le rythme de décaissement, et on était passé je pense à 25 Millions de dollars le mois. Mais la situation difficile que nous avons traversée en 2017 navait pas permis de respecter ce décaissement-là. Cette année, la CENI est arrivée avec un échantillon qui correspond à son calendrier et donc il ne sagit pas dun montant linéaire. Le montant varie dun mois à lautre. Il y a de moment où nous arrivons jusquà 52 Millions de dollars, dautres on descend jusquà 20 Millions de dollars. Mais le plus important cest en intégrant la machine à voter, il y a un montant qui a été arrêté, nous allons voir et nous avons bon espoir que nous allons y arriver », avait dit Pierre Kangudia.