Nord-Kivu :tirs croisés entre Julien Paluku et le président de l'assemblée provinciale sur les arriérés de salaires

PAR Deskeco - 28 mar 2019 09:04, Dans Actualités

Le torchon continue à brûler entre l’ancien gouverneur de province et le président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu. Ces deux anciens collaborateurs s’attaquent l’un contre l’autre à travers par médias interposés depuis le déclenchement du mouvement de réclamation des arriérés de salaires du personnel administratif et politique de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu. Depuis lundi 25 mars, ces agents réclament leurs arriérés de salaire de 108 mois.

Le président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Jules Akizumwami, accuse l’ancien gouverneur Julien Paluku Kahongya, devenu aujourd’hui député national, de continuer à exercer son influence dans la gestion de la province. Et que ces arriérés de salaire dont réclament ses agents seraient la conséquence de la mauvaise gestion de l’ancien gouverneur depuis 12 ans.

Jules Akizumwami affirme même que le gouverneur intérimaire n’aurait pas la décision pour libérer la quotité de la province, le pouvoir étant ailleurs, puisque Julien Paluku continuerait de gérer la province depuis Kinshasa. Ayant nié les faits lui reprochés, l’ancien gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a aussi répondu au président de l’Assemblée provinciale.

De passage à Goma pour Butembo et Beni dans le cadre de la supervision de la campagne électorale des candidats députés de son regroupement politique AABC, l’élu de Lubero a appelé son ancien « partenaire » à éviter de cracher sur la main nourricière. Julien Paluku qualifie donc l’attitude du président de l’Assemblée provinciale d’ingratitude notoire, vu que tous les deux ont géré ensemble la province pendant les douze années, et dans des conditions difficiles.

Ci-dessous, un extrait de l’interview qu’il accordée à la presse :

« Je sais que mon mandat de député national a été validé le 13 février. Et la Constitution en son article 108 nous accorde 08 jours pour choisir. Et le 21 février j’ai choisi de devenir député national, et bien évidemment, en laissant la gestion de la province entre les mains du vice-gouverneur qui aujourd’hui est gouverneur ad intérim à partir du 21 février 2019. Tout ce que je peux répondre à mon partenaire de tout le temps, l’honorable président de l’Assemblée provinciale, ce qu’il reste partenaire.  Souvent c’est quand on a été rassasié qu’on se sent affamé. Parce que, quand on n’a jamais mangé, jamais on ne peut se sentir affamé. L’enfant quand il est affamé, il commet souvent l’imprudence de dire qu’il n’a jamais mangé. C’est donc tout ce que je peux dire tout simplement”, s'est expliqué Julien Paluku devant la presse.

Toutefois, l'ancien gouverneur reconnaît les difficultés dans lesquelles il a laissé la province du Nord-Kivu.

“Il est vrai que la situation de la province est ce qu’il est. Nous avons gérer cette province dans les conditions difficiles. Mais je retiens, on ne jette pas la pâture ou on ne crache pas sur la main nourricière. C’est important à savoir. En douze ans, nous avons conduit cette province difficilement ensemble. Et ce n’est pas en fin mandat qu’une psychologie de fin mandat puisse nous affecter tous. Les problèmes seront toujours là. Ils ont existé avant nous, ils existent avec nous et ils seront là avec nous. Je me rappelle qu’en 2007 quand je devenais gouverneur, il y avait des gens qui disaient que Serufuli continuait de gérer la province du Nord-Kivu. Ça s’appelle le psychodrame du pouvoir. Moi même quand je ne suis plus là, il y a toujours des gens qui diront c’est Julien qui continue à gérer la province. Non. Toutes les décisions sont prises aujourd’hui par l’autorité qui gère la province. Et cette autorité s’appelle maître Floribert. C’est lui le gouverneur aujourd’hui du Nord-Kivu. Il ne faut pas que les gens cherchent à exploiter de gauche à droite des petites situations. Je ne peux céder à ça ».
Lepetit Baende

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