Les experts ont statué ce mardi 19 juin 2018 sur les États des lieux de l'industrie caféière et cacaoyère en RDC dans le cadre de la première édition du forum Expo café-cacao de la République Démocratique du Congo qui se tient au Kempinski du Fleuve Congo hôtel à Kinshasa. Plusieurs problèmes ont été soulevés par les producteurs et les responsables des structures étatiques avant de donner quelques pistes de solutions.
Willy Mishiki, lun des producteurs du café dans le territoire de Walikale (Nord Kivu), estime que la plus grande difficulté que rencontrent les producteurs est liée entre autres à laccès au financement et au problème de terre.
«Il faut faire une nette différence entre la culture de substance et la culture pérenne. Cette dernière exige un appui aux financements pour les producteurs et même dans la chaîne de transformation. A cela on doit ajouter les différentes tracasseries liées à la fiscalité et la parafiscalité. Autre problème, pas le moindre, cest laccès aux terres. Actuellement les hommes politiques saccaparent des milliers dhectares de terre au détriment des communautés locales. Cest un vrai problème quil faut résoudre assez rapidement pour permettre aux cultivateurs davoir de terre pour leur culture », a souligné Willy Mishiki.
Alphonse Umba, chef de service logistique à la direction agronomique de l'Office National du Café (ONC), s'est apaisé sur l'état dans lesquels se trouvent les équipements de l'industrie du café et du cacao en RDC. Pour lui, le matériel utilisé actuellement pour la transformation de ces deux produits a été installé depuis l'époque coloniale et post-coloniale.
«Il y a une quasi inexistence des stations de lavage à l'Ouest, sauf au Nord et Sud Ubangi. Certaines usines et entrepôts sont désaffectés mais il existe actuellement des torréfacteurs artisanaux de très mauvaise qualité. Nous pensons qu'une nouvelle dynamique dans la relance du café et du cacao est possible», a-t-il indiqué.
Pour sa part, le député national Muhindo Nzangi, producteur au Nord-Kivu estime que le vrai problème pour ce secteur reste labsence des acheteurs crédibles du café et du Cacao.
« Au Nord Kivu nous navons que la Société Esco-Kivu qui est le seul exportateur à acheter du cacao. Cet opérateur ne sintéresse pas à la qualité des produits, ce qui lui donne le pouvoir le fixer le prix comme il le veut. Nous devons créer un meilleur réseau des acheteurs qui vont tenir compte de la qualité des produits tant sur le plan agricole que sur le plan de la transformation », a-t-il exhorté.
Le conseiller du chef de l'État au collège de l'agriculture et développement durable, Florent Lokinda, a par contre mis laccent sur le réchauffement climatique qui joue un grand rôle dans la culture du café et cacao.
«LOrganisation Internationale du Café (OIC) estime que le changement climatique influencera fortement la production mondiale du café et les petits exploitants seront les plus exposés. La hausse de température devrait rendre certaines zones de production moins adaptées ou totalement impropres à la culture du café et des cultures de substitution devront être identifiées. Les besoins d'irrigation augmenteront la pression sur les ressources limitées en eau et les coûts de production», a dit le conseiller du président de la république.
Le forum Expo café-cacao a débuté le lundi 18 juin et se clôture ce mercredi 2018 à Kinshasa.
Willy Akonda Lomanga et Cynthia Basele /Desk Eco