Minerai stratégique dont la RDC demeure le premier producteur mondial, le cobalt a affiché une évolution positive de son cours sur le marché international depuis novembre 2025. Très prisé par les industries électroniques et les technologies de transition énergétique, ce métal critique bénéficie en effet des effets des mesures prises par le gouvernement congolais, notamment la suspension des exportations, décidée après la chute de son prix à près de 21 000 USD la tonne.
Selon une lecture de mercuriales des produits miniers réalisée par Deskeco, à la fin du mois d’octobre, la tonne de cobalt se négociait à 43 819 USD. Une semaine plus tard, son prix a grimpé à 47 908 USD, un niveau qui s’est globalement maintenu jusqu’au début du mois de décembre. À partir du 13 décembre, le cours a poursuivi sa progression pour atteindre 48 472 USD la tonne, soit une hausse de plus de 1 000 USD.
La dynamique haussière s’est renforcée dans la seconde moitié du mois de décembre. Le 20 décembre dernier, la tonne de cobalt est montée à 50 958 USD, avant d’atteindre plus de 52 000 USD dès le 22 décembre, représentant une augmentation de près de 4 000 USD en moins de dix jours. Cette tendance laisse entrevoir une poursuite de la progression d’ici fin de l’année 2025, au regard de l’évolution observée ces deux derniers mois.
Pour rappel, en février 2025, l’autorité de régulation a décidé de suspendre les exportations de cobalt pour une durée de quatre mois, dans le but de soutenir les prix et de réguler l’offre sur le marché mondial. Cette mesure a été prolongée en juin pour trois mois supplémentaires, avant sa levée en octobre, accompagnée d’une nouvelle mesure, l’instauration de quotas d’exportation.
Toutefois, selon Tom Matthews, PhD, analyste principal des matériaux pour batteries chez CRU, aucune exportation, incluant les mesures de quotas, n’est encore appliquée, malgré l’annonce officielle de l’Arecoms.
Selon les analystes de la banque Macquarie, cités par Reuters, « le cobalt figure actuellement parmi les matières premières les plus performantes en 2025, mais cette performance est essentiellement liée à l’introduction des quotas d’exportation par le Congo, lesquels ont créé une tension artificielle sur le marché en retirant entre 160 000 et 170 000 tonnes de l’offre mondiale cette année ».
Des experts miniers, dont Léonide Mopepele, expriment toutefois des inquiétudes quant au respect effectif de ces quotas par certaines entreprises opérant en RDC. L’État congolais doit ainsi renforcer les mécanismes de contrôle et de surveillance afin de garantir l’application stricte des mesures annoncées, et à prendre, le cas échéant, des sanctions dissuasives à l’encontre des contrevenants.
De son côté, le Fonds monétaire international souligne que, malgré la suspension récente des exportations de cobalt pendant une grande partie de l’année 2025, la stabilité extérieure de la RDC s’est améliorée, portée notamment par des volumes d’exportation soutenus et des prix élevés du cuivre.
Jean-Baptiste Leni