Une mission officielle de la Commission nationale de lutte contre la fraude minière (CNLFM) est signalée à Kolwezi, dans la province du Lualaba, pour enquêter sur les intrusions massives et persistantes de creuseurs artisanaux ainsi que la présence illégale d'hommes en uniforme et d'étrangers opérant avec des engins lourds sur des sites des sociétés minières, rapporte une source sur place dans cette province minière.
D'après les informations parvenues ce 31 juillet 2025 à DESKECO.COM, "sur le site de Metalkol, certains de ces engins lourds ont été surpris en flagrant délit sur des périmètres protégés, soulignant l'urgence d'une action coordonnée pour sécuriser les sites et protéger les ressources nationales".
La mission officielle menée avec rigueur et discrétion sur les sites miniers de KCC et Metalkol a permis à la Commission nationale non seulement de constater les réalités du terrain, mais aussi de mettre en lumière des pratiques en violation des normes établies, précise notre source.
La Commission nationale de lutte contre la fraude minière, selon nos informations, est déterminée à poursuivre ses investigations et prévoit d'intensifier ses actions dans les jours à venir, en collaboration avec les services de sécurité et les opérateurs miniers concernés.
Pour rappel, lors de sa visite à Kolwezi dans la province du Lualaba, le président Tshisekedi s'est dit vivement préoccupé par les conditions de travail des creuseurs artisanaux, ainsi que par les tensions croissantes avec les entreprises minières industrielles.
« Ces compatriotes, dont les efforts visent à subvenir aux besoins fondamentaux de leurs familles, se trouvent souvent privés de zones d'exploitation artisanale viables au sens de la loi », a-t-il constaté selon le compte-rendu lu par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Privés de sites dédiés, de nombreux creuseurs opèrent illégalement dans les concessions des sociétés minières, ce qui alimente des conflits récurrents. À cela s'ajoute l'intervention d'acteurs économiques peu scrupuleux.
Face aux dérives persistantes dans le secteur de l'exploitation artisanale, le chef de l'État a tiré la sonnette d'alarme et annoncé une série de mesures correctives lors du 47ᵉ Conseil des ministres, tenu à Kolwezi, épicentre de l'activité minière en République démocratique du Congo. Ces mesures sont entre autres l'identification rapide de zones légales d'exploitation artisanale ; des négociations avec les entreprises minières, dont la Gécamines, pour libérer certaines zones à l'artisanat minier ; le renforcement des capacités opérationnelles de l'ARECOMS ; et un appui sécuritaire de la gouverneure du Lualaba, en coordination avec le ministère de l'Intérieur et les FARDC.
« Il s'avère nécessaire d'envisager la délimitation de périmètres spécifiques réservés exclusivement à l'exploitation artisanale, ainsi qu'un cadre organisationnel permettant à ces exploitants de travailler dignement », a déclaré Félix Tshisekedi.
Il convient de rappeler que le secteur minier, générateur d'importants revenus en RDC, contribue significativement au budget de l'État. Pour sa part, la cheffe du gouvernement tient à promouvoir ce secteur afin qu'il contribue plus efficacement au développement du pays, conformément au programme d'actions du gouvernement.
« Le développement de la République démocratique du Congo ne peut se faire qu'à travers le secteur privé. Et si nous travaillons notamment avec des industries, cela va permettre de générer des ressources, d'améliorer les infrastructures et l'énergie. Par exemple, KCC a réhabilité deux turbines d'Inga 3. Si le travail est bien fait, cela permet véritablement un développement du pays. Le gouvernement ne peut travailler qu'avec eux », a conclu la Première ministre Judith Suminwa lors de la célébration en juin 2025 du premier anniversaire de son investiture.
Bienvenu Ipan