RDC : La Tshopo réclame sa part dans les retombées générées par la vente des crédits carbone

Photo d'illustration
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PAR Deskeco - 31 juil 2025 12:55, Dans Actualités

La province de la Tshopo ne veut plus être seulement considérée comme un puits de carbone au service des pollueurs internationaux et réclame sa part dans les retombées de la vente des crédits carbone. Le gouverneur de cette province, Paulin Lendongolia, a plaidé jeudi auprès de la ministre d’État, ministre de l’Environnement, Ève Bazaiba, pour que les populations riveraines, premières gardiennes des forêts, bénéficient directement des retombées générées par la vente des crédits carbone.

« Nous avons estimé qu’il est impératif que les populations riveraines, premières gardiennes de nos forêts, bénéficient directement des retombées générées par la vente des crédits carbone », a déclaré M. Paulin Lendongolia, gouverneur de la Tshopo, soulignant que « la Tshopo ne peut plus être seulement considérée comme un puits de carbone au service des pollueurs internationaux ».

Le gouverneur a mis en avant le principe de justice climatique, selon lequel les pollueurs doivent rémunérer les efforts des peuples qui préservent l’environnement. Le chef de l’exécutif provincial a également appelé à un accompagnement accru des populations dans la gestion communautaire des ressources forestières. 

« Quand nous conservons nos forêts, nous devons aussi en tirer profit. Le principe du pollueur-payeur doit s’appliquer concrètement, sur la base de la séquestration du carbone opérée par nos forêts. Nous devons réfléchir à la manière dont nous pouvons accompagner nos communautés locales pour gérer durablement les forêts communautaires. Cela passe aussi par une vulgarisation adaptée de ces mécanismes », a-t-il proposé.

La délégation a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de renforcer les campagnes de sensibilisation dans les milieux ruraux pour encourager l’adhésion populaire à la cause environnementale. 

« Il est essentiel de faire comprendre à notre population ce que signifie réellement la conservation des forêts, la protection de l’environnement et la lutte contre la pollution de nos eaux. Car c’est de la survie même de notre peuple qu’il s’agit », a martelé Paulin Lendongolia.

Cette rencontre intervient dans un contexte où la République démocratique du Congo, qui abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, tente de concilier la valorisation écologique de ses ressources naturelles avec les exigences économiques et sociales de ses populations.

Ce plaidoyer de la Tshopo s’inscrit dans les discussions plus larges engagées par le gouvernement congolais autour du Fonds national REDD+, en vue d’asseoir une gouvernance inclusive du marché carbone. L’implication effective des communautés locales demeure une condition clé pour la réussite de cette ambition verte nationale.

Bienvenu Ipan

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