Dans un communiqué rendu public ce jeudi 22 mai 2025, la plateforme des organisations de la société civile « Le Congo n'est pas à vendre » (CNPAV) appelle le gouvernement à suspendre immédiatement toute attribution de blocs pétroliers sans un appel d'offres public, compétitif et transparent. Cette demande intervient suite à l'annonce récente du gouvernement concernant l'ouverture de 52 nouveaux blocs pétroliers dans la cuvette centrale du pays.
Cette suspension permettrait que des études d'impact environnemental soient préalablement réalisées par des experts en la matière, et publiées ensuite pour garantir la transparence.
Pour le CNPAV, l'extension à 52 blocs, comme annoncé, pourrait « augmenter les risques de fragmentation des tourbières de la Cuvette Centrale, ce qui pourrait libérer d'importantes quantités de CO₂ et menacer des espèces emblématiques comme l'okapi et le bonobo », alors qu'aucune compensation écologique n'est prévue dans le cadre de ce projet.
« Malgré les promesses du gouvernement, aucun mécanisme crédible de compensation écologique n'est prévu. Cette démarche compromet aussi le projet de Couloir vert Kivu-Kinshasa, pourtant porté par le ministère de l'Environnement dans cette même région », prévient-elles.
Pour rappel, le projet de « Couloir vert Kivu-Kinshasa » consistait à couvrir un espace de 500 000 km² s'étendant de la zone du Grand Kivu vers la zone de l'Ouest, et visait à renforcer la surveillance des aires protégées, notamment des espaces forestiers, afin de confirmer la position de la RDC comme pays solution face aux enjeux climatiques. Il s'inscrivait dans son engagement à renforcer sa capacité en matière d'espaces verts.
Face aux inquiétudes concernant les études préalables soulevées par le CNPAV, le gouvernement a fait savoir, par la voix de son ministre des Hydrocarbures, Aimé Sakombi Molendo, que des études sismiques préalables seront réalisées par des partenaires spécialisés utilisant des technologies de pointe adaptées, y compris l'intelligence artificielle. Parallèlement, le gouvernement procédera, dans les trois mois, à la révision du code pétrolier pour le rendre plus attractif fiscalement.
Le CNPAV recommande, par ailleurs, que la société civile et les communautés locales soient étroitement associées à toutes les étapes des travaux.
Jean-Baptiste Leni