Au premier trimestre de l'année 2025, la situation générale du Trésor public de la RDC révèle un déficit de 1 747,8 milliards de francs congolais (CDF), soit un peu plus de 600 millions de dollars américains (USD). C'est ce qu'indique la note de conjoncture économique rendue publique ce mercredi 23 avril par la Banque centrale du Congo (BCC).
Selon cette note, ce déficit est deux fois plus élevé que les prévisions, qui s'établissaient à 724,5 milliards CDF. Pour compenser ce déficit, le gouvernement a recouru à l'émission de titres publics, c'est-à-dire à des emprunts de l'État auprès des particuliers.
Pour expliquer ce déficit, la BCC précise que les dépenses réelles se sont chiffrées à 7 470,8 milliards CDF au premier trimestre 2025, contre des prévisions de 5 969,2 milliards CDF, soit une exécution de 125,2 %. Autrement dit, les dépenses ont dépassé de 25 % les montants prévus.
Par ailleurs, la note souligne une performance positive concernant les recettes au premier trimestre 2025. Durant cette période, les recettes totales ont atteint 5 723,3 milliards CDF, dépassant ainsi de 9,1 % les prévisions (taux de réalisation de 109,1 %). Il faut cependant noter que ces recettes incluent les revenus fiscaux et les dons internationaux.
Le recours aux titres publics pour financer le déficit comporte un risque d'endettement accru, ce qui pourrait impacter à long terme l'exécution des dépenses publiques du pays.
Par ailleurs, durant le premier trimestre 2025, la RDC a traversé une grave crise sécuritaire, marquée notamment par la prise des villes de Goma et Bukavu, dans le Nord et Sud-Kivu, par l'armée rwandaise et les rebelles du M23. Cette situation pourrait entraîner une explosion des dépenses publiques, souvent effectuées en procédure d'urgence.
Bruno Nsaka