Le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a promis, lors de son déplacement en décembre 2024 à Mbuji-Mayi, la relance de la Minière de Bakwanga (Miba), avec des engagements financiers estimés à 70 millions de dollars américains. Cette promesse du chef de l’État intervient après l’adoption du plan de relance de cette société minière congolaise en août 2024.
Ce plan de relance prévoit la certification des réserves minières pour attirer les investisseurs, la sécurisation des concessions minières, la modernisation des équipements de production, ainsi que l’amélioration de la gestion des charges du personnel et la mise en place d’un suivi-évaluation rigoureux.
Le président Félix-Antoine Tshisekedi avait indiqué devant la population de Mbuji-Mayi qu’une enveloppe supplémentaire de 50 millions de dollars serait décaissée dans un premier temps, afin de payer les frais de retraite, de régler les arriérés de salaire, ainsi que de relancer la réhabilitation des installations de la Miba.
Où en sommes-nous aujourd’hui avec ces promesses ?
Dans une interview accordée le 19 avril 2025 à Radio ONU, le directeur général de la Miba, André Kabanda, a fait savoir qu’aucun engagement financier pris en décembre dernier n’a été tenu jusqu’à présent.
« Le plan avait été adopté en Conseil des ministres depuis le mois d’août 2024. En adoptant ce plan, le gouvernement a accepté de le financer à hauteur de 70 millions USD. En décembre, le chef de l’État, qui était présent à Mbuji-Mayi, a fait ces multiples promesses en affirmant qu’il avait apporté une première tranche de 50 millions. Au sein de la Miba, on n’a pas encore reçu ce montant annoncé par le chef de l’État », a-t-il déclaré.
Il appelle par ailleurs à la sécurisation du patrimoine, des outils de production et à la certification de la réserve de cette société minière déjà acquise. Il exhorte en même temps le gouvernement à tenir ses engagements en vue de la relance de cette société vitale pour le grand Kasaï, et à restructurer ses dettes afin d’alléger les charges financières qui pèsent sur elle.
Lors de l'adoption de son plan de relance en août 2024, le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, avait indiqué que les perspectives de croissance étaient intéressantes, d’autant que la Miba prévoit de monter en puissance à partir de 2026. Elle projette d'atteindre une production annuelle estimée à 2 438 484 carats pour une valeur de 58 953 725 USD en chiffre d'affaires pour son activité principale (extraction et commercialisation du diamant).
La Miba, cette entreprise minière d'État congolaise, qui était au centre de l'économie zaïroise, a cessé de fonctionner depuis plusieurs années. Son plan global de relance était chiffré à 453 millions USD.
Jean-Baptiste Leni