Lors du lancement du dialogue national sur la gouvernance minière, « dans un contexte de conflit en RDC et dans les Grands Lacs », organisé par le Comité de crise pour la paix et la sécurité, une structure de la société civile, ce mardi 15 avril à Kinshasa, Judith Suminwa, première ministre congolaise, a salué cette initiative dont elle attend « un plan d’action concret, rigoureux, ambitieux et patriotique ».
« La gouvernance minière ne peut pas être une affaire de technocrates et d’experts des cabinets. Elle doit redevenir un objet de débat citoyen, une réalité sociale, une urgence politique », a indiqué la cheffe du gouvernement.
Elle a, par la même occasion, rappelé le point de vue du gouvernement de la RDC sur la crise dans l’Est du pays, dont l’objectif est d’assouvir les appétits pour les minerais congolais, alimentant le chaos, la désolation et endeuillant des familles.
« Cette guerre n’est pas née d’accords idéologiques, elle est le produit d’un appétit insatiable pour le coltan, l’or, le cuivre, le cobalt, et bien d’autres trésors du sous-sol congolais. Ces ressources, qui devraient être notre bénédiction, notre moteur d’émergence, sont devenues les matrices d’un drame humain sans précédent, avec leurs cortèges d’actions, de déplacements de populations, de violences sexuelles, de corruption et de pillage organisé », a regretté Judith Suminwa.
La cheffe du gouvernement exhorte la société civile qui prend part à ces assises à mettre en place « un plan d’action concret, rigoureux, ambitieux et patriotique », qui devra être pris en charge par le gouvernement pour améliorer le secteur minier.
« Nous avons besoin d’un pacte nouveau entre l’État et les citoyens, un pacte fondé sur la vérité, la transparence, la redevabilité, mais aussi sur la confiance mutuelle. Sans cela, il n’y aura ni stabilité durable, ni croissance équitable, ni paix véritable », a insisté Judith Suminwa.
Lancé ce mardi 15 avril, le dialogue national sur la gouvernance minière dans un contexte des conflits en RDC et dans les grands lacs se clôture le jeudi 17 avril prochain. Il réunit les experts de toutes les couches de la société civile en vue de l’élaboration des politiques publiques justes et efficaces, appuyer l'État dans la défense de l'intérêt général, protéger les communautés locales et promouvoir un plaidoyer fort et crédible aux niveaux national, régional et international.
Bruno Nsaka