Pour éviter toute rupture d’approvisionnement en produits pétroliers à la fin de l’année 2024, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a instruit, lors de la vingt-quatrième réunion ordinaire des ministres tenue vendredi 29 novembre dernier à Kalemie, chef-lieu de la province de Tanganyika, le ministre des Finances, Doudou Fwamba d'accélérer la finalisation du contrat de refinancement des pertes et manques à gagner dus aux pétroliers.
Intervenant sur cette question, la Première ministre a insisté pour que cela soit traité en priorité avec les banques commerciales impliquées.
« La Première ministre a rappelé au ministre des Finances d’accélérer la finalisation du contrat de refinancement des pertes et manques à gagner dus aux pétroliers. Elle a insisté pour que ce dossier soit traité en priorité avec le consortium des banques commerciales concernées afin de garantir la stabilité économique durant cette période critique », peut-on lire dans le compte rendu de la réunion.
Selon le gouvernement, la finalisation de ce contrat a pour objectif de s’assurer que l’offre soit suffisante pour que le prix des produits pétroliers reste abordable tout au long des fêtes de fin d’année, et doit être appliquée conformément au décret n°24/07 du 19 septembre 2024. Judith Tuluka a également insisté sur le suivi de l’avancement de cette mesure.
Il convient de noter qu'avant cette interpellation, la problématique liée à la finalisation de ce contrat avait déjà été évoquée par le ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, qui avait révélé, dans sa note d’information présentée lors de la 5ᵉ réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 12 juillet 2024, que les entreprises pétrolières faisaient face à une menace de rupture de stock. Il avait sollicité du gouvernement l’autorisation d’effectuer un deuxième tirage avec les banques commerciales pour faire face à cette situation qui pourrait gravement impacter la population congolaise.
Quatre banques commerciales s’étaient associées, en février 2024, pour financer la dette du gouvernement envers les entreprises pétrolières. Il s'agissait des banques EquityBCDC, FirstBank DRC, Ecobank RDC et Standard Bank, qui avaient mobilisé un financement de 123,5 millions de dollars américains dans le cadre d’une action de syndication appelée « Club deal ».
Cette démarche résultait d’une synergie entre ces quatre banques commerciales ainsi que les ministères de l’Économie nationale, des Hydrocarbures et des Finances. Elle visait à restructurer la dette publique et à refinancer les arriérés de subventions accordées par l’État congolais aux sociétés privées sur les prix des produits pétroliers.
Jean-Baptiste Leni