Promulguée en 2014, la loi sur la libéralisation du secteur de l’électricité en République démocratique du Congo totalise, à ces jours, dix ans. L’heure est donc à l’évaluation à mi-parcours. C’est ce qui justifie les travaux de la Semaine de l’énergie qu’organise, du 18 au 27 juin 2024 à Kinshasa, l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE). Se confiant à la presse, le directeur de cabinet du nouveau ministre des Ressources hydrauliques et Electricité s’est félicité du fait qu’il y a beaucoup d’opérateurs qui manifestent la volonté d’investir dans le secteur de l’électricité. « Avec le nouveau ministre que nous avons, il y aura une vraie dynamique pour aider ces opérateurs, permettre à ce que la population congolaise ait davantage accès à l’électricité qui est la clé à l’industrialisation et au développement de notre pays. On a 100 milles MW de potentialité en termes d’hydroélectricité, seuls moins de 5% sont exploités ; cela veut dire qu’il y a de la marche », a-t-il déclaré.
Avant d’ajouter : « La vision que le nouveau ministre a est de pouvoir quitter le point où on est et avancer. Pour améliorer le taux d’accès à l’électricité, il faut des projets qui intègrent les activités économiques dans la zone où on apporte l’électricité (les industries, les infrastructures qu’il faut développer davantage). Nous devons nous mettre dans une dynamique où on doit industrialiser ce pays, amener des opérateurs économiques qui peuvent développer même la petite industrie ».
ARE rassure
Pour sa part, le Directeur général adjoint de l’ARE, M. Marco Kuyu, est plus que rassurant quant à l’avenir de ce secteur de l’électricité en RDC. A l’en croire, 10 ans après, le secteur a enregistré des avancées en termes notamment de « 5% de puissances disponibles de plus qu’il y a trois ans ; on est dans l’octroie des titres et des tarifs. Ce qui ne se faisait pas avant. Ce que nous déplorons, c’est que l’effectivité de dix ans n’a été rendue possible en réalité qu’il y a quatre ans lorsque le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi a nommé les animateurs de l’ARE. Parce qu’il faut le dire, la loi a été promulguée en 2014 et les décrets qui créent l’ARE et l’ANSER interviennent en 2016. Mais les premiers animateurs ne sont désignés que quatre ans plus tard lorsque le président Félix Antoine Tshisekedi arrive au pouvoir. Donc en quatre ans, il y a eu beaucoup d’avancées en termes de régulation du secteur. C’est bien la preuve que le président est engagé dans cette voie. Donc nous sommes appelés, en tant que mandataires, à l’accompagner dans cette volonté ».
Les perspectives sont bonnes, les défis importants
Toujours en termes des avancées, le DGA de l’ARE a aussi parlé de « l’engouement des différents investisseurs dans le secteur, c’est également les différents contrôles que l’ARE lance dans le secteur de l’électricité et les certifications que nous donnons dans le secteur de l’électricité pour les nouvelles installations ». Pour lui, « les perspectives sont bonnes, les défis sont importants. Mais si on a pu faire en 2, 3 ans les 5% d’augmentation, et compte tenu du portefeuille que nous avons en examen aujourd’hui à l’ARE, je pense que d’ici cinq ans, on aura de très grandes avancées ».
M. Marco Kuyu a indiqué le défi à relever dans ce secteur : « c’est avoir notre plan potentiel énergétique mis en marche. C’est pour ça que l’un de nos mandats consiste à faire venir des investisseurs nationaux idéalement mais, étant donné que dans le secteur on a besoin de très gros moyens, on est ouvert également à des investisseurs étrangers ». Depuis la libéralisation du secteur de l’électricité, la RDC a enregistré, selon le DGA de l’ARE, « une bonne trentaine d’investisseurs ». La première journée de la Semaine de l’énergie lancée le mardi 18 juin à Kinshasa a été consacrée aux discussions avec les opérateurs du secteur. Le mercredi 19 juin, deuxième journée, a été dédiée aux acteurs institutionnels donc l’Etat qui accompagne mais aussi les différents partenaires.
Bienvenu Ipan