La République démocratique du Congo a accumulé près de 5 milliards USD de dette publique au cours de ces cinq dernières années du premier quinquennat du président Félix Tshisekedi. A fin 2023, la dette congolaise culmine à plus de 10,5 milliards USD. Cependant, ces 10,5 milliards USD de dette publique ne représentent que 17,8% du PIB du pays évalué à 71,8 milliards USD à fin décembre 2023. Autant dire, même avec les 5 milliards USD de dette contractée ces cinq dernières années, la dette congolaise, contrairement à celle d'une vingtaine des pays africains qui frôle un ratio d’endettement de 70%, est loin d’être indexée. Au contraire, Kinshasa devrait mettre en place une politique d’endettement pour des projets porteurs devant favoriser une croissance économique plus inclusive et durable qui manque tant au pays. Point sur la dette publique de la RDC.
Alors que la RDC atteint le point d’achèvement du processus PPTE en juillet 2010, le pays voit sa dette publique réduite de 12,3 milliards USD par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale.
Les décisions prises par les conseils des deux institutions conduiront à un allégement total du service de la dette de 12,3 milliards USD, dont 11,1 milliard USD au titre de l'initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et 1,2 milliard USD au titre de l'initiative d'allégement de la dette multilatérale (IADM).
Cet allégement de la dette de la part du FMI reviendra à 491 millions USD et celui de l'IDA 1,832 milliard USD, le reste devant venir de créanciers bilatéraux et commerciaux. En conséquence, la RDC ne sera plus confrontée à une lourde charge du service de la dette par rapport à ses recettes et à ses réserves de change.
Cependant, de 2010 à 2018, période qui marque la fin du régime de Joseph Kabila, la dette publique de la RDC est passée de 2,9 milliards USD à 5,1 milliards USD, soit à peine 2,2 milliards USD de dette publique contractée pendant environ 8 ans.
A l’avènement de Félix Tshisekedi en janvier 2019 jusqu’à fin 2023, soit la période de son premier quinquennat, l’encours de la dette de la RDC est passée de 5,1 milliards USD à 10,5 milliards USD, soit une accumulation de plus de 5 milliards USD en cinq ans. Pendant la même période, la dette extérieure est passée de 3,2 milliards USD en 2010 à 6,8 milliards à fin 2023. Quant à la dette intérieure, elle est passée de 1,8 milliard USD en 2018 à 3,7 milliards USD à fin 2023.
Pour autant, présentement (fin 2023) la dette publique de la RDC représente 17,8% par rapport au PIB qui est évalué à 71 milliards USD en 2023. Et donc, la dette congolaise reste largement soutenable. En effet, 78,44% de la dette extérieure de la RDC viennent des banques multilatérales (FMI, Banque mondiale, BAD, etc.) et donc accordée avec des taux d’intérêt concessionnels contre 18,36% venant des partenaires bilatéraux. Alors que la dette extérieure venant des privés (Banques commerciales) reste en dessous de 0,44%, selon les chiffres de la DGDP (Direction générale de la dette publique).
En somme, à l’analyse des chiffres ci-haut, la dette de la RD-Congo court un risque faible de surendettement. Cependant, elle est vulnérable aux chocs exogènes. Dès lors, les dirigeants congolais devraient mettre en œuvre des mesures nécessaires qui permettraient de renforcer la résilience de l’économie, notamment par des actions visant à diversifier l’économie, afin de réduire la dépendance vis-à-vis des exportations des produits miniers. Dans cette perspective, les investissements dans les secteurs de production autres que miniers, l’amélioration du climat des affaires et l’effectivité des zones économiques spéciales devraient être encouragées, y compris les réformes sur la maximisation des recettes publiques.
A (RE) lire : RDC : la dette publique est passée de 7,3 milliards en 2021 à 10,5 milliards USD en 2023 (DGDP)
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