Dans son document parvenu ce jeudi 30 novembre 2023 à DESKECO.COM, la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (Licoco) et ses ONG partenaires demandent « un audit technique de tous ces projets d’infrastructures de transport ayant bénéficié des financements de la Chine pour en déterminer le coût réel de chaque projet ».
Ces organisations de la société civile considèrent ce qui suit : « dans un pays où la corruption est généralisée comme la RDC, les emprunts chinois n’ont pas vraiment un impact positif sur la vie des citoyens par ce que ces emprunts sont parfois détournés par les élites au pouvoir. Seul un audit indépendant et des sanctions exemplaires contre les personnes qui se sont impliquées dans les actes de corruption peuvent permettre à ces emprunts d’avoir un impact positif ».
Et pour cause, ces organisations justifient : « les statistiques fournies disent que certains projets d’infrastructures routières sont déjà terminés mais la réalité sur terrain dit autre chose. Il y a eu surfacturation dans la construction des infrastructures et présomption des détournements des fonds. D’ailleurs, l’IGF est allée dans le même sens que la position des ONG en demandant même au Cours et Tribunaux de se saisir de ces projets pour une enquête approfondie ».
Parmi ces projets qui ont été surfacturés et où les fonds ont été présumés détournés, la Licoco et ses ONG partenaires citent par exemple ; « 1. Projet de réhabilitation de la Route Lutendele. Pour 2,8km, le gouvernement a dépensé 21 millions USD. Les Organisations de la société civile estiment qu’il y a eu surfacturation du projet. 2. Construction et asphaltage de la route Lubumbashi Kasomeno. Une route à 2 bandes de 137km, le gouvernement a dépensé 168 millions USD. Les ONG estiment que ce montant de l’ouvrage est surestimé vu qu’il n’y a pas des ponts à construire et que le terrain est plat et ne nécessite pas beaucoup des travaux. 3. Construction de la route Bukavu-Nyangezi- Kamanyola. Les fonds seraient déjà débloqués, la route, 55km, n’a jamais été construite. Les ONG estiment que les fonds seraient détournés à moins que dans les négociations entre le gouvernement et la partie chinoise, cette dernière s’engage à la réhabiliter une fois de plus. 4. Projet de réhabilitation et modernisation de la route à Uvira, les fonds seraient déjà débloqués mais la route,5KM, d’un montant de 5 millions n’a jamais été modernisée.
Les organisations de la Société Civile estiment que les fonds seraient déjà détournés. Les projets d’infrastructures sous financement des emprunts chinois ont été mal construit ou il y a des présomptions des détournements des fonds ou de surfacturation des coûts. Cette conclusion rencontre la position de l’Inspection Générale des Finances contenue dans son rapport publié au mois de Mai 2023 ».
Quant aux autres projets de différents secteurs, la Licoco et ses ONG partenaires estiment aussi qu’ « il y a encore des défis car plusieurs ne sont pas encore été réalisés, par exemple, le projet de construction du stade de Bukavu, du projet de construction d’une usine de captage d’eau à Kamina n’est pas encore été fonctionnel, le projet de la fibre optique dont le gouvernement avait lancé en 2015, n’a jamais été finalisé. Où sont passés les 123,6 millions USD empruntés auprès de la Chine pour financer les 2 phases d’installation de la fibre optique en RDC ? A cette réponse, seul un audit peut nous éclairer ».
Bienvenu Ipan
