Des stratégies efficaces pour débarrasser la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, de tonnes de déchets plastiques, ont été recommandées au gouvernement en vue de lutter contre les maladies infectieuses et protéger l’environnement.
« Pour lutter contre tout ceci, il faudrait qu'il y ait d’abord de la volonté politique de nos autorités qui doivent monter des stratégies notamment mettre en place de grands bacs au niveau des rues et quartiers, pour permettre à la population de se débarrasser de ces déchets. Ceux-ci doivent être évacués par les services de l´État, une fois remplis. Les rivières et cours d’eau, doivent être à leur tour curés et ces déchets, jetés dans un endroit approprié », a fait savoir le chef de département de l’Environnement à la faculté des sciences de l’Université de Kinshasa, Pr. Emmanuel Biey Magaly, à l’occasion de la Journée internationale du nettoyage et assainissement, célébrée le 16 septembre.
Pour M. Biey Magaly, toutes les couches sociales doivent être sensibilisées et formées, quant à la bonne gestion des déchets, en commençant par les écoles, les familles et les églises.
Il a estimé que la volonté politique est, en plus de monter une stratégie efficace impliquant la communauté, la première des choses à faire. Avec plus de 19 millions d’habitants, Kinshasa a plus de 10.000 tonnes de déchets dont 40% en plastique qui jonchent les rues, à cause d’une gestion calamiteuse et la maigre mobilisation de fonds nécessaires, a souligné ce professeur d’Université qui a toutefois déploré les conséquences néfastes telles que la multiplication des moustiques et la prolifération des maladies infectieuses, telles que la fièvre typhoïde et d’autres pathologies diarrhéiques.
« Il n’y a pas de gestion de déchets dans la ville de Kinshasa, nous sommes dans une ville qui a pratiquement 20 millions d’habitants qui produisent, d’après les enquêtes, 0.5 kilos de déchets par habitant et par jour. Ce qui revient à dire que la ville de Kinshasa dans son ensemble produit près de 10 millions tonne des déchets solides, sans compter les liquides chaque jour. Tous ces déchets doivent avoir une destination connue, mais à l’heure actuelle, il n’y a pas de destinations réelles de ces déchets à Kinshasa », a-t-il expliqué.
En effet, les espaces ouverts, les cours d’eau, les sites érosifs et caniveaux sont devenus des décharges dans cette ville, et tout ceci contribue à la prolifération des gaz à effet de serre ainsi qu’au réchauffement climatique, a déploré Biey Magaly.
Cependant, cette situation n’affecte pas seulement l’environnement, mais se répercute aussi sur la santé humaine, du fait que ces déchets hébergent des vecteurs, entre autres, des cafards, des moustiques, des rats et des mouches qui se déploient par la suite dans toutes les habitations entraînant plusieurs maladies environnementales. Et avec la saison pluvieuse qui a déjà commencé, ce manque de gestion peut entraîner des inondations de plusieurs habitations qui peuvent occasionner des pertes en vies humaines, a-t-il alerté.
Les autorités de la capitale de la République démocratique du Congo éprouvent beaucoup des difficultés pour gérer les déchets plastiques dans la ville. Ces déchets plastiques se mêlent aux immondices, obstruent les caniveaux et gênent énormément la circulation des eaux usées. Comme conséquence, la moindre petite pluie sur la ville de Kinshasa rend les rues impraticables à la circulation des véhicules, les caniveaux et les égouts étant remplis et déversant le surplus d'eau sur les voies.
Jordan MAYENIKINI