Sommet « Finance en commun » 2022 : faire face à la fragilité et à l’insécurité alimentaire liés aux conflits

Le panel avec Marie-Laure Akin Olugbade (2è à partir de la g.), vice-présidente ai de la BAD
Le panel avec Marie-Laure Akin Olugbade (2è à partir de la g.), vice-présidente ai de la BAD
PAR Deskeco - 26 oct 2022 08:19, Dans Développement durable

Des dirigeants d’organisations humanitaires, du secteur financier, du monde du développement et de la société civile ont appelé, le 21 octobre 2022 à Abidjan, à approfondir la collaboration entre les institutions de développement, les partenaires au développement, les organisations de la société civile, le secteur privé et les populations locales, pour faire face à la fragilité et à l’insécurité alimentaire nées des conflits, rapporte afdb.org.

« Comment faire face à la fragilité et à l’insécurité alimentaire résultant des conflits ? »  C’est sur ce thème, que les membres du panel organisé au dernier jour de la 3e édition du Sommet Finance en commun 2022 ont échangé leurs points de vue. Le panel était composé de Muhammad Sulaiman Al Jasser, président de la Banque islamique de développement, Marie-Laure Akin Olugbade, vice-présidente par intérim de la Banque africaine de développement chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services, d’Anthony Duncan Dalziel, coordonnateur Afrique du Comité international de la Croix-Rouge, Murithi Mutiga, directeur de programme pour l’Afrique à l’International Crisis Group et la jeune Béninoise Tatiana Houndjo, spécialiste en informatique.

La collaboration préconisée doit se baser sur cinq piliers : l’inclusion des populations locales dans la conduite des projets, la création d’espaces d’échanges et le partage d’objectifs, un engagement partagé, la flexibilité, et la confiance.

« Face à la fragilité, nous avons besoin de solutions, et pas qu’à court terme. Il faudrait prêter attention à la résilience alimentaire et énergétique », a déclaré Muhammad Sulaiman Al Jasser qui est intervenu par message vidéo, avant d’ajouter : « Nous devons surtout fournir des sources énergétiques et des chaînes de valeur stables pour aider les pays fragiles. Cela demande une bonne coordination, plus d’inclusivité et plus de résilience dans le développement international. Tout le monde doit donc y participer : les pays, les organisations de la société civile, le secteur privé, les organisations multilatérales ».

Face aux besoins croissants des populations, le monde humanitaire « ne peut pas faire cavalier seul », a reconnu Anthony Duncan Dalziel, car il a besoin d’évoluer avec d’autres partenaires. « Le monde humanitaire a des outils pour se développer, atteindre des zones difficiles d’accès. Les organisations multilatérales tentent de faire la même chose. Nous avons besoin de travailler ensemble, mais il faut d’abord partager des expériences, comprendre chaque système, savoir comment aller sur le terrain et mieux travailler de concert, s’accorder sur un objectif commun, celui d’avoir un impact durable dans les zones fragiles », a estimé l’humanitaire.

Tatiana Houndjo a plaidé quant à elle pour plus de flexibilité de la part des institutions multilatérales : « Il faut qu’elles soient en mesure de travailler avec des organisations à la base. Nous avons besoin d’avoir confiance en nos gouvernements et nos partenaires. Les jeunes ont besoin de compétences pour être de bons dirigeants ». Elle a aussi appelé à une politique du long terme dans la mise en œuvre des projets et la maintenance des infrastructures, avec la mise en place de mécanismes de suivi qui impliquent les jeunes et les organisations de la société civile travaillant sur le terrain.

La vice-présidente par intérim de la Banque africaine de développement, Marie-Laure Akin Olugbade, a souligné que le prisme de la fragilité est toujours au cœur des actions du Groupe de la Banque africaine de développement : « Nous essayons de lutter contre l’insécurité alimentaire par la prévention des conflits, la bonne gouvernance, l’implication des organisations de la société civile, du secteur privé, l’adaptation au changement climatique. Nous avons toutes ces considérations à l’esprit lorsque nous concevons et menons les projets ».

« Maintenant, il faut effectivement faire preuve de flexibilité, nous adapter et avoir une approche programmatique. Il faut travailler avec le secteur privé de proximité. La proximité, ce sont ces jeunes qui ont des micro-entreprises, ils sont des acteurs dans les zones de fragilité. Cela passe évidemment par la confiance », a-t-elle ajouté.

La troisième édition du Sommet Finance en commun se tenait à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 18 au 20 octobre 2022. Coorganisé par la Banque africaine de développement et la Banque européenne d’investissement, en collaboration avec le secrétariat de Finance en commun, le Sommet avait pour thème « une transition verte et juste pour une reprise durable ». C’est la première fois qu’il se tenait en Afrique.

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