Pré-COP 27 : ministres, gouverneurs, scientifiques et Société civile sollicités par Eve Bazaïba

Photo de famille
La VPM de l'environnement posant avec ses hôtes
PAR Deskeco - 27 juin 2022 19:05, Dans Actualités

Après la 26ème édition tenue au Royaume-Uni, c’est au tour de l’Égypte d’organiser la 27ème Conférence des Parties signataires de la Convention Cadre des Nations Unies sur le changement climatique (COP 27). Laquelle se tiendra, sauf imprévu, du lundi 07 au vendredi 18 novembre 2022  dans la ville de Charm El-Cheikh. Et comme d’aucuns ne l’ignorent, la République démocratique du Congo est privilégiée d’abriter les travaux préparatoires de cette COP27 (Pré-COP 27), du lundi 03 au mercredi 05 octobre prochain, en partenariat avec le pays organisateur, la République arabe d’Égypte.

Ainsi, en prélude de la Pré-COP 27, le Gouvernement de la RDC s’active déjà avec des activités connexes.Dans ce cadre, la vice-première ministre, ministre de l’Environnement et Développement durable, a appelé à l’implication des ministres, des acteurs de la Société civile, des scientifiques ainsi que des gouverneurs des provinces forestières (Tshuapa, l’Équateur, la Mongala et le Sud-Ubangi) pour la réussite de cette Pré-COP 27, qui pour elle, est un grand événement « devant permettre au pays de s’attirer les projecteurs du monde, en tant que pays solution face aux effets néfastes du réchauffement climatique ».

« Les travaux préparatoires seront abrités par notre pays et avec deux segments. Le premier segment sera du 1er au 3 septembre sur terrain dans la biosphère de Yangambi, là où nous allons convier les scientifiques pour venir nous donner les éléments de prévention face aux enjeux du climat et on va essentiellement mettre en exergue le rôle des forêts. Lorsqu’on parle des forêts, on ne le dit pas seulement à Kinshasa, la Rdc pays solution, nous devons associer les Gouverneurs de provinces qui ont les forêts dans leurs juridictions », a-t-elle indiqué à la presse.

Et d’ajouter : « Vous avez cette crème des fils et filles du pays qui dirigent les provinces au Nord, au Sud, au Centre, à l’Ouest et à l’Est du pays. C’est alors qu’il y aura la réunion ici, le segment des ministres du monde qui ont dans leurs attributions les forêts, les eaux et l’environnement. L’implication des gouverneurs est très importante, car ce sont eux qui vivent les réalités des enjeux du climat. Ils doivent être informés des richesses que regorge notre pays en termes des forêts pour lutter contre le réchauffement climatique. Et ils doivent mettre sur la table leurs besoins en termes de compensation. Lorsque nous allons obtenir cette compensation, ça va s’implémenter au niveau du terrain. Comme vous le savez, le développement commence par la base et c’est là se trouve les Gouverneurs ».

Chaque partie s’imprègne de la situation et de sa part de responsabilité

Reçus par Mme Eve Bazaïba, les gouverneurs, vice-gouverneurs et autres représentants de quelques provinces ont échangé avec elle autour des problèmes inhérents au secteur forestier au niveau de leurs entités respectives. Mais aussi à la gouvernance forestière, le crédit carbone, les questions liées aux taxes et redevances.« La VPM nous a invités pour qu’on débatte d’un bon nombre de points. Il y a d’abord le problème de crédit carbone, celui de la taxe sur la superficie entre les provinces et la DGRAD et le problème de la gouvernance forestière. En rapport avec le crédit carbone, le processus est engagé et les choses évoluent bien. D’ici là, ça va devenir opérationnel », a confié à la presse le gouverneur de la province de la Tshuapa, M. Pancras Boongo.

Les scientifiques n’étaient pas en reste. Pour cette Pré-COP 27, ils proposeront des options pratiques, politiques et scientifiques innovantes en vue de renforcer la protection et la sauvegarde des écosystèmes congolais. Ce, tout en encourageant la mise en place d’une stratégie de collaboration entre les scientifiques et les décideurs politiques, en vue d’une meilleure prise en compte des recommandations scientifiques dans la lutte contre le changement climatique dans le bassin du Congo.

« Grâce aux travaux des scientifiques, nous avons pu présenter au monde ce que la Rdc vaut en termes d’identité environnementale. Pour cette COP27, c’est une continuité. Les scientifiques vont réfléchir et nous donner leurs contributions par rapport à ce qui doit être fait pour préserver ces ressources pour les mettre en valeur. Et aussi, qu’est-ce qui est déjà fait en cours. Il y a beaucoup de choses que nos universités font : des recherches actions, des travaux de terrain qui ne sont malheureusement connues. La Cop27 va être une occasion pour les scientifiques de développer un langage avec beaucoup de précisions, parce que la VPM a beaucoup insisté sur le marché du carbone », a expliqué un conseiller chargé du changement climatique.

La Société civile environnementale également mise à contribution

Avec ses hôtes, la VPM Bazaïba a aussi échangé sur le type de collaboration envisageable entre la science et la politique du climat afin de promouvoir dans le bassin du Congo ; des solutions de développement socioéconomiques intégrant la protection des forêts, la lutte contre la pauvreté et l’amélioration de la desserte en énergie électrique. Elle a de ce fait insisté sur le marché carbone et les potentiels de la RDC pour traduire cette séquestration de carbone en pièces sonnantes et trébuchantes en faveur du peuple congolais.Ces rencontres visent à assurer une organisation harmonieuse et sans faille de la Pré-COP27, en vue de la consolidation du leadership environnemental et climatique de la RDC. 

Voilà pourquoi la VPM insiste surtout sur le fait que les ressources naturelles de la République démocratique du Congo sont au cœur de la transition écologique actuelle et désormais, au centre du débat sur la lutte contre le changement climatique.Et comme partenaire du Ministère de l’Environnement et Développement durable, la Société civile environnementale congolaise est également mise à contribution, car son point de vue compte pour la réussite de ce grand événement.

 « Nous sommes dans un combat de plus de deux décennies et nous avons pas mal d’initiatives en termes de mobilisation et de communication, c’est juste une question de prendre à bras-le corps les initiatives qui existent et les mettre en valeur pour un Congo plus vert et pour que nous soyons appelés pays solution comme nous le voulons », souligne le représentant de la Société civile.

Du contexte historique 

En effet, six ans après Marrakech au Maroc lors de la COP 22 de 2016 et à la COP 26 à Glasgow 2021, la RDC avait exprimé son ambition d’abriter les travaux préparatoires de la COP 27 (Pré-COP 27) et cela, avec le soutien de plusieurs États du Bassin du Congo, de l’Afrique et des pays développés. Avec ses forêts qui séquestrent plus de 24,5 Gigatonnes de CO2 par jour, sa biodiversité, son eau douce, soit 67% des eaux totales du Bassin du Congo, ses minerais stratégiques, la Rdc est un pays solution.Et cela signifie trois choses : d’abord, le pays est conscient des enjeux du climat autour de ses ressources naturelles. 

Ensuite, le pays s’engage à améliorer la gouvernance de ses ressources naturelles et enfin, la Rdc réclame une compensation équitable pour les services éco-systémiques rendus au monde par ses forêts, ses tourbières et ses autres ressources naturelles.L’organisation de la Pré-COP27 par Rdc devra davantage placer le pays au centre des enjeux climatiques de la planète, en sa qualité de pays solution à la crise climatique et tirer le maximum des dividendes y afférents en termes de compensations. Le pays devrait donc récupérer son leadership climatique et environnemental dans le bassin du Congo, l’Afrique et le monde.Pour y arriver, il fallait l’implication de tous. C’est la raison de ces rencontres qu’organise la VPM Eve Bazaïba.

Lepetit Baende

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