Les travaux de construction du port en eau profonde de Banana n’ont pas encore débuté après la pose de la première pierre par le Chef de l'État Félix Tshisekedi fin janvier dernier. En attendant, six ministres ont été dépêchés par le Chef de l'Etat à Dubaï auprès du concessionnaire DP WORLD pour montrer la manière dont les différents portefeuilles vont intervenir lors de la mise en œuvre du projet.
"Il (Chef de l’Etat) nous a dépêchés très rapidement à Dubaï, 6 ministres, membres du gouvernement pour que chacun puisse s'aligner sur les différentes thématiques qui vont accompagner le projet. Il y a quelques jours, je parlais des conditions suspensives, dans chaque projet, il y a des obligations des uns et des autres c'est-à-dire la partie concédante qui est le gouvernement congolais et la partie concessionnaire qui est DP World qui a gagné le marché de construction du port. Dans la mise en œuvre du projet, les parties se surveillent pour savoir qui a rempli quoi. C'est ainsi que le Chef de l'État tient à ce que la République Démocratique du Congo ne soit pas la partie qui soit à l'origine de la suspension de ce contrat dans son exécution", a expliqué Julien Paluku, ministre de l’industrie à son retour jeudi à Kinshasa en provenance de Dubaï.
Ce membre du gouvernement Sama Lukonde explique sur comment les différents portefeuilles qui reviennent de Dubaï vont intervenir dans la matérialisation de ce grand projet structurel capable de désenclaver la République Démocratique du Congo.
Il a illustré les rôles des différents portefeuilles dans ce projet. “Par exemple, la construction de la route qui va de Muanda à Banana relève du ministère des Infrastructures et Travaux Publics. L'indemnisation de toutes les personnes qui occupaient cette concession. Lorsque DP World sera en train de construire il ne faudrait pas que quelqu'un se lève un matin et dire que ça c'est ma parcelle, voilà pourquoi le Ministre des affaires foncières était de la partie. Il y a par exemple la force navale qui est à proximité de la concession où sera construite ce grand port. Le ministre de la Défense nationale est là pour rassurer les partenaires que les forces navales ne vont pas empiéter sur la mise en œuvre de ce projet”.
En ce qui concerne le rôle de son ministère, M. Paluku a souligné: “le port ne peut pas fonctionner sans qu'il y ait une zone industrielle à côté parce que lorsque des bateaux de capacité de 5.000 conteneurs vont commencer à atterrir, ils ne doivent pas rentrer vides, il faut qu'au niveau du gouvernement congolais nous puissions multiplier une série d'industries qui vont transformer les produits locaux de la RDC de manière à ce que nous puissions offrir à ces bateaux qui rentrent des marchandises”.
Le Chef de l'État Félix Tshisekedi a lancé le 31 janvier dernier à Moanda les travaux de construction du port en eau profonde de Banana. Selon le gouvernement, ces travaux prendraient deux ans. La première phase de ce projet prévoit de construire un quai de 600 m2 et de 25 hectares d’espace de stockage. Ce projet est le résultat d’une convention de collaboration signée en décembre 2021 entre le gouvernement congolais et la société émiratie Dubaï Port World. Il s'agit d'un investissement estimé à 1,3 milliard de dollars américains.
Clément Muamba