RDC-Goma : reprise des activités après les précisions du gouvernement sur la non-présence de la police Rwandaise

Goma
Ville de Goma. Ph. Droits tiers.
PAR Deskeco - 22 déc 2021 07:32, Dans Actualités

Les activités économiques ont repris à Goma, après une vive tension qui a eu lieu dans les premières heures du lundi 20 décembre à plusieurs endroits du chef-lieu du Nord-Kivu. À la base, des manifestations de jeunes en colère qui disaient protester contre la venue “de la police rwandaise à Goma pour assurer la sécurité". 

Ce, après les précisions du porte-parole de la Police nationale congolaise (PNC), le commissaire supérieur principal Pierrot Mwana Mputu, qui a rassuré l'opinion nationale que le séjour du commissaire général de la police, Dieudonné Amuli Bahigwa, au Rwanda n'avait pas pour objectif de faire venir la police rwandaise sur le sol congolais. À l'en croire, son déplacement s'inscrit dans le cadre du comité des Chefs de police des pays d'Afrique de l'Est ( EAPCCO) dont le siège est à Nairobi et dont la RDC assume la présidence depuis le 15 octobre dernier.

Conformément aux résolutions de l'EAPCCO, il est prévu la mise en place des extensions des bureaux de liaisons qui vont commencer à collaborer. L'objectif est de combattre le terrorisme et criminalité transfrontalière par de remise de police à police.

« Après Nairobi, c'est alors qu'il (commissaire Dieudonné Amuli Bahigwa) s'est envolé avec sa délégation pour arriver au Rwanda. La première mission, c'est faire le suivi des résolutions qui ont été prises au niveau de la 23e Assemblée générale des chefs de police de l'Afrique de l'Est et après procéder à la signature du mémorandum d'entente entre la police rwandaise et la police congolaise en bilatérale. Pourquoi ? Parce que le long de notre frontière, nous avons de criminalité transfrontalière et transnationale organisée et le terrorisme et donc nous devions en principe collaborer avec les deux polices le long des frontières ça signifie qu’il y a une procédure de remise de police à police, ça signifie que lorsque le criminel recherché a posé les actes criminels au niveau de la République Démocratique du Congo et qu'il traverse de l'autre côté auprès d'un pays voisin, nous n'en sommes pas habilités à le poursuivre là-bas mais avec les accords de police à police avec le mémorandum d'entente la police du pays voisin nous signale que voici tel monsieur, avec telle morphologie, telle identité a traversé là-bas après avoir commis des infractions dans notre pays, et ils vont le récupérer et dès qu'il le récupère, ils viennent nous le remettre mais lorsque nous ne faisons pas cet accord entre police et police nous devons passer par la procédure d'extradition, la procédure de remise à police à police est une dérogation qui nous a été accordée dans le domaine de droit commun en matière d'extradition », a expliqué lundi 20 décembre 2021, la bouche autorisée de la police nationale congolaise au cours d'un briefing conjoint avec Patrick Muyaya et Leon Richard Kasonga.

Et de poursuivre :

« Dans le cas d'espèce, il n'a pas été question que la police rwandaise vienne chez nous. Pour faire quoi concrètement ? Pour venir sécuriser les populations qui sont chez nous ? Non, c'est cette entente-là de remise de police à police, c'est de cette manière qu'il a été fait. Il a été décidé au niveau de la 23e Assemblée des chefs de police que comme il y aura le centre d'excellence de lutte contre le terrorisme, centre d'excellence régional basé à Nairobi, il faut qu'il y ait des extensions, des bureaux des liaisons à travers les 14 pays membres. Et nous avons été intéressés (…). Dans ce bureau d'analyse d'exploitation des données et d'évaluation des données du terrorisme exclusivement ce ne seront que des officiers de police de la RDC assistés par les membres du secrétariat technique de l'EAPCCO. Qui est le Président ? Notre commissaire général mais pourquoi est-ce-que vous pensez que chez nous nous n'avons pas des officiers capables de faire ce travail-là ? ».

Toutefois, il reconnaît qu'il y a un communiqué de la police rwandaise qui a affirmé qu'il y aurait accord pour constituer une unité conjointe de la police rwandaise et la police congolaise à Goma. Il ne sait pas affirmer s'il s'agit de la mauvaise foi mais Mwana Mputu rassure qu'il n'en était pas question.

« C'est vrai, qu'il y a un communiqué, ça il faut qu'on se le dise, qui a été publié par la police rwandaise disant que lors du séjour du commissaire général, ils se sont entendus entre autres qu'on puisse constituer une unité conjointe de la police rwandaise et la police congolaise pour venir chez nous mais heureusement quand ont fait quelque chose de bien, on ne laisse pas des traces mais si vous lisez très bien le communiqué on vous dira unité spéciale de police pour collecter les données est-ce qu'une police spéciale en opération vient collecter les données ? Non, et donc nous ne disons pas qu'il y avait mauvaise foi mais nous disons seulement que ça n'a pas été dit, ça n'a pas été fait et personne ne pourra accepter en cette période que nous ne fassions pas notre travail donc vraiment enlever dans votre idée », a-t-il recommandé.

Pour lui, ce sont des personnes de mauvaise volonté qui sont derrière cette situation pour manipuler la population.

« (…) Je vous dis qu'aujourd'hui, il n'y a pas de policiers rwandais ici chez nous. Mais ils vont venir comment ? J'ai suivi, on m'a envoyé un sonore, quelqu'un a dit : je suis à la grande barrière, je suis en train de les voir entrer, je les ai vus. Cet homme-là était derrière les rideaux en train de faire les choses comme ça, c'est ce qui a mis le feu dans la poudre. Des personnes comme ça comme son excellence venait de le dire, ils se sont trompés. Le Nord-Kivu et Ituri sont en état de siège, je suis désolé, ceux qui sont à la base de cette manipulation vont répondre de leurs actes », a souligné le porte-parole de la Police nationale congolaise (PNC).

Des barricades qui ont été érigées sur plusieurs artères routières bloquant ainsi la circulation ont été enlevées. 

Jordan MAYENIKINI

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