La Banque Africaine de Développement (BAD) et le gouvernement de la RDC ont coorganisé, ce lundi 15 novembre à Kinshasa, un Atelier de revue de la performance du portefeuille des projets financés par la BAD en République Démocratique du Congo. Cet Atelier de restitution est l'aboutissement et le résultat du travail conjoint accompli en amont par la partie congolaise avec les équipes de la Banque africaine de développement.
Dans son allocution, M. Solomane Kone, Directeur général adjoint Afrique Centrale et responsable pays du groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) en RDC, a évalué l'enveloppe du portefeuille de projets actifs financés par le Groupe de la BAD en cours d'exécution au Congo, à hauteur de 1,12 milliards d'Unités de compte (UC), soit environ 1,62 milliards USD, couvrant plusieurs secteurs.
"Le portefeuille de projets actifs financés par le Groupe de la Banque africaine de développement en cours d'exécution en République Démocratique du Congo, porte sur 32 opérations pour une enveloppe totale de 1,12 milliards d'Unités de compte (UC), soit environ 1,62 milliards USD, couvrant les secteurs des infrastructures (transport, énergie, eau potable et assainissement) pour 61%, la gouvernance pour 16%, l'agriculture pour 12%, le social pour 8%, les mines et la finance pour 3%", a-t-il indiqué.
Solomane Kone évalue le taux de décaissement des projets actifs financés par le Groupe de la BAD en RDC à environ 42%, ce qui dégage une performance à 21%, c'est-à-dire dans le rouge.
"Le taux de décaissement se situe à environ 42% au 31 octobre 2021 pour un âge moyen des projets de 5,2 ans avec quelques extrêmes pour quatre (4) projets variant de 8 à 13 ans. Il s'agit donc d'un portefeuille, certes satisfaisant, mais vieillissant si nous ne prenons garde avec un besoin urgent d'assainissement dans un certain nombre de cas. Dans notre jargon basé sur différents critères d'évaluation de la performance des projets, nous nous situons à ce jour à 21% de projets épinglés, c'est-à-dire dans le rouge", a-t-il laissé entendre.
Par ailleurs, Nicolas Kazadi, le ministre des Finances de la RDC, intervenant à ces assises, a appelé à l'identification des points de blocage à la bonne exécution des projets de la BAD en RDC afin de proposer des mesures idoines.
"Ensuite, je saisis l'occasion pour remercier le management de la BAD pour les financements des projets de la RDC dont l'encours au 30 septembre 2021 est de 1,5 milliards d'USD. Je note que la revue de performance est une phase essentielle où les Unités de Gestion des Projets sont évaluées au regard des aspects de gestion financière, de la passation des marchés, des décaissements, des sauvegardes environnementales et sociales et surtout de l'atteinte des résultats. Il me revient que ce travail technique a eu lieu du 08 au 13 novembre 2021 entre les équipes de la BAD et celles du Gouvernement dans l'objectif d'identifier les points de blocage à la bonne exécution des projets et proposer des mesures idoines", a-t-il déclaré.
Le ministre a promis de s'impliquer personnellement pour faire subir la rigueur de la loi à tous ceux qui croche-pattent la bonne exécution des projets de la BAD en cours en RDC.
"En ma qualité de Gouverneur Pays, je compte beaucoup sur la qualité du portefeuille, sur le professionnalisme des Experts des Unités de Gestion des Projets, sur le respect des directives et de la bonne gouvernance et l'atteinte des résultats. En d'autres termes, je ne pourrai pas tolérer les actes contraires aux principes édictés ci-haut. Je suis partisan du principe selon lequel, chaque dollar dépensé doit effectivement impacter positivement la vie des populations congolaises", a dit Nicolas Kazadi.
Notons que l'un des principaux instruments ou résultat clé de la revue de la performance du portefeuille pays est le Plan d'amélioration de la performance du portefeuille (PAPP) conjointement élaboré et convenu entre les équipes de la RDC et celles de la Banque.
En effet, il ressort des analyses des experts de la BAD que si les mesures contenues dans ce Plan d'actions sont rigoureusement exécutées, la proportion des projets épinglés pourrait passer de 21% à un taux autour de 10% à brève échéance ; ce qui serait très appréciable et ferait de la RDC l'un des pays les plus performants en matière de gestion du portefeuille parmi les Pays membres régionaux du Groupe de la Banque.
Ci-dessous, un bref aperçu du Projet de Renforcement des infrastructures socio-économiques dans la région du Centre de la RDC (PRISE)
Jordan MAYENIKINI