Frais des prestataires au TENAFEP : il n’y a jamais eu détournement ni tentative de détournement, le vrai problème entre l’IGF et l’EPST est le mode de paiement (Tony Mwaba)

Ph. Droits tiers.
PAR Deskeco - 16 aoû 2021 14:15, Dans Actualités

Le ministre de l’Enseignement primaire secondaire et technique (EPST), Tony Mwaba, a fait une mise au point ce lundi 16 août au sujet des accusations d’une prétendue tentative de détournement des frais des prestataires au Test national de fin d’études primaires (TENAFEP). Il s’est exprimé devant quelques syndicalistes de son ministère.

Pour le ministre de tutelle, il n’y a jamais eu détournement ni tentative de détournement de ces frais étant donné qu’ils ne sont pas encore disponibles. Tony Mwaba fait savoir que le vrai problème aujourd’hui entre son ministère et l’Inspection générale des finances (IGF), qui l’accuse, c’est celui de savoir si cet argent doit être payé à la main ou à la banque alors que lui n’est pas d’accord avec le paiement par la voie bancaire au regard non seulement de la taille de cette somme qui, à l’en croire, revient à 40 000 FC par prestataire mais aussi des réalités dans le sous-secteur de l'ESPT.

« Cet argent n’est même pas encore disponible. Je suis avocat, professeur de droit. Le détournement suppose  que vous êtes déjà entré en possession de cette somme et vous l’affectez à autres choses. La tentative voudrait dire aussi que vous êtes déjà entrés en possession de cet argent, et vous voulez l’affecter à autres choses, et on vous arrête. Mais si Alingeti, le fait de proposer que cette somme puisse aller dans le compte en banque devient une tentative de détournement, je considère ça comme un dossier de vengeance. Je précise que c’est un dossier de vengeance puisque entre Alingeti et le ministre de l’EPST, c’est le ministre de l’EPST qui traque les détourneurs. Pour preuve, quand je suis à la tête de ce ministère, trois jours après, j’ai intercepté un paiement de 2 millions d’euros qui a quitté la banque centrale pour le compte de Veridos qu’Alingeti connaît. Pourquoi cet argent, parce que Veridos voudrait donner aux élèves du primaire les cartes biométriques et les exigeait le  paiement de 5 euros à chaque élève. Je lui ai dit qu’au niveau primaire, c’est la gratuité totale. Et la gratuité est non négociable, ce contrat ne passera pas », a déclaré Tony Mwaba.

Et de poursuivre :

« Il m’a appelé pour me dire que ce sont ses amis, j’ai les épreuves des appels, il doit faire attention je suis avocat et mon honneur ne sera pas sapé dans ces conditions-là. J’ai refusé et fait une correspondance à la Rawbank, pour dire, vous ne devez pas payer cet argent, ça doit retourner dans le trésor public et j’ai la lettre (…). Tous les Congolais qui étaient dans le dossier Veridos se sont maintenant ligués contre moi, et ont trouvé l’occasion de passer par Alingeti pour me salir. Mais c’est en vain, le dossier Tenafep, tel que présenté par Alingeti, soi-disant détournement d’une somme imaginaire, n’est même pas encore disponible ».

Tony Mwaba dit être victime du redressement qu’il est, selon lui, en train d’opérer au ministère de l’EPST et promet de faire rapport au Président de la République. Il insiste aussi sur le fait que cet argent sera payé à la main et ne passera pas par la banque tel que le propose Jules Alingeti.

« J’appelle Alingeti à bien servir la République, à bien servir le chef de l’Etat. Il ne doit pas accepter que les gens l’utilisent pour régler les comptes aux gens. Je ferai personnellement aussi le rapport au président de la République pour dire que je suis victime du redressement que je suis en train de faire dans ce sous-secteur et dans la pérennisation de la gratuité de l’enseignement. La prime des intervenants sera payée à la main, ça ne passera pas à la banque comme Alingeti propose. Il ne tient pas compte des réalités de mon sous-secteur », a-t-il renchéri, faisant savoir qu'il est prêt à aller en justice avec Jules Alingeti afin de laver son honneur.

Le TENAFEP s’est déroulé du 5 au 6 août dernier à travers le territoire national et les prestataires continuent d’attendre leur collation. 

Ivan Kasongo

Articles similaires