Suite aux manquements dans la gestion des finances publiques dans l'EPSP en RDC, la Banque mondiale vient de reporter à une date "ultérieure" le premier décaissement de 100 millions USD, prévu initialement en décembre 2020, du Projet pour l'équité et le Renforcement du Système Educatif (PERSE) en RDC chiffré au total à 800 millions USD. Ce financement de la Banque mondiale est censé appuyer le Programme de la gratuité de l’enseignement de base de Félix Tshisekedi.C'est un revers pour le pouvoir de Félix Tshisekedi qui a pourtant placé la lutte contre la corruption comme son cheval de bataille dans la gouvernance des finances publiques. Lire ce communiqué de la Banque mondiale.
Déclaration de la Banque mondiale sur le Projet pour l’Equité et le Renforcement du Système Educatif
En juin 2020, le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé le Projet pour l’Equité et le Renforcement du Système Educatif (PERSE), d'une valeur de 800 millions de dollars échelonné sur quatre ans. Ce projet appuie le programme de gratuité de l'enseignement primaire du gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et vise à alléger le fardeau des frais de scolarité des ménages, à améliorer l'accès à l'enseignement primaire dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Lomami, Kasaï, Kasaï-Central, Kasaï-Oriental, Kwilu, Kinshasa et Kongo-Central, et à renforcer les systèmes fondamentaux de gouvernance dans le secteur de l'éducation. Un premier versement de 100 millions de dollars américains était prévu en décembre 2020, sur la base des résultats produits par le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (MEPST).
La Banque se félicite de l’engagement au plus haut niveau des autorités de la République Démocratique du Congo à promouvoir la transparence dans la gestion des finances publiques. Il convient de noter en particulier l'enquête menée par l'Inspection Générale des Finances (IGF) sur le secteur de l'éducation qui a révélé, selon des informations parues dans la presse, des manquements, notamment des cas de fraude et de détournements de fonds publics, ainsi que des faiblesses dans les contrôles internes. Tenant compte de ces conclusions, le décaissement prévu au mois de décembre a été reporté à une date ultérieure, pendant que la Banque mondiale exerce également sa responsabilité fiduciaire.
Dans l'exercice de sa responsabilité fiduciaire en tant que financier du projet PERSE, la Banque mondiale travaille en étroite collaboration avec les autorités congolaises pour recueillir des informations supplémentaires concernant les conclusions de l'enquête de l'IGF, y compris toute proposition de mesures correctives. La Banque mondiale confirme son ferme engagement et son soutien aux réformes de gouvernance en cours dans le secteur de l'éducation en République Démocratique du Congo, notamment en ce qui concerne le renforcement des mécanismes de redevabilité.