"Je le dis sans peur. Je suis là pour déboulonner le système dictatorial qui était en place," affirmait Félix Tshisekedi le 4 avril 2019 lors d’une conférence au Council on Foreign Relations, au cours d’un atelier de réflexion sur la politique étrangère, à Washington D.C aux Etats-Unis.
A l’époque, on n’a pas donner beaucoup de crédits à ces paroles parce que le FCC, la plateforme politique de son prédécesseur Joseph Kabila, détenait une majorité insolente tant à l‘Assemblée nationale que dans toutes les institutions électives dont au Sénat et dans les assemblées provinciales.
C’est en tirant les leçons de la fin de la coalition FCC-CACH en décembre 2020 que Félix Tshisekedi a lancé l’idée d’une Union sacrée de la nation pour une nouvelle dynamique de gouvernance en RDC, guidée par le seul souci de servir le peuple et les intérêts de l’Etat, a-t-il dit.
Il se révèle aujourd’hui que la mise en place de l’Union sacrée de la nation est un rouleau compresseur pour déboulonner le système Kabila. C’est dans cette optique qu’il faut placer d’abord le basculement de la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale, en pleine législature, puis l’éviction de tout le bureau de cette Chambre basse qui était acquise à l’autorité morale du FCC. Cela s’est fait en décembre 2020.
A peine un mois après, la nouvelle majorité parlementaire vient de déchoir, par un vote massif (367 voix), le Premier ministre, Le FCC Sylvestre Ilunga Ilunkamba et son gouvernement.
Il ne reste qu’une semaine pour que la nouvelle majorité élise le bureau définitif à la Chambre basse du Parlement, qui sera probablement aux couleurs de l’Union sacrée de la nation, nouvelle vision du président de la République. Et, il s’en suivra la nomination d’un nouveau Premier ministre et d’un gouvernement devant gérer le pays selon la vision de Félix Tshisekedi.
Entretemps, les Cours et tribunaux sont en action pour traquer tous les dirigeants véreux, dont la plupart ont été nommés par le régime Kabila, et toutes les personnalités qui se mettraient à enfreindre la loi de la République. Ngoyi Mulunda, très proche de l’ancien président, est condamné de trois ans de prison ferme pour ses propos haineux et séparatistes dans le Haut-Katanga. Tout aussi, certains dignitaires de l’ancien régime croupissent déjà en prison, souvent pour détournement des fonds publics. C’est le cas du DG Abdallah de la RVA, de Kimbembe Mazunga (ancien DG de la SCTP) et biens d’autres.
Autant dire que, peu à peu, Félix Tshisekedi essaie de donner corps à l’Etat de droit qui est son cheval de bataille. Ainsi donc, le système Kabila est en train d’être déboulonné chaque jour qui passe.
Amédée Mwarabu
