La Belgique devrait payer pour chaque Belge 10.000 USD pour les crimes commis sous la colonisation sur le territoire Congolais (Tribune de Jo Sekimonyo)

Patrice Lumumba
PAR Deskeco - 18 jan 2021 09:10, Dans Analyses

Il y a 60 ans dans une nation pratiquement des analphabètes, un autodidacte avait une intuition juste sur les priorités d’une nation. Par malheur, ceci avait fait de lui une menace sérieuse pour l'ancienne colonie et surtout pour le degré du sens de prépotence raciale des blancs à l’époque et avait fini par lui coûter la vie de la pire des manières cruelles. Dans son discours à la conférence panafricaine de Léopoldville en août 1960, Emery Patrice Lumumba a souligné que « l'indépendance politique n'a pas de sens si elle ne s'accompagne pas d'un développement économique et social rapide ». Dans son livre publié après son assassinat, Congo, my country (Congo, mon pays), l'intuition est justifiée : « Un minimum de confort est nécessaire pour la pratique de la vertu ». Ce dernier aurait dû s'appliquer à tout le monde et pas seulement à quelques-uns. 

Aujourd'hui, l'élite est imprégnée de Congolais titulaire de PhD ou doctorat et certain même ont vécu plus dans l'hémisphère occidentale que dans leur pays d'origine. En pondérant ces cadres, on pourrait à tort se précipiter pour conclure que la RDC est actuellement bien au-delà de la prescription articulée du cher Patrice Lumumba. Et comme si nous étions socialistes ou communistes, la masse applaudis l'État pour l'acquisition d'avions et de bateaux de pêche, ou de réquisitionner de terres pour répéter des tentatives ratées, au lieu d'encourager des individus ou des groupes congolais qui n'ont pas accès aux caisses de l'État et sont capables de surmonter les obstacles posés par chaque fonctionnaire auquel ils doivent faire face ou soudoyer à chaque étape. Mais déjà lorsqu'il est logique pour des millions des sans-emplois et sous-payés que les institutions gouvernementales étouffent leurs citoyens ou / et hypothèquent le patrimoine national et les ressources stratégiques pour augmenter le revenu de l’Etat enfin maintenir leur style de vie sans essayer d'augmenter le revenu des individus ou/et décroitre le chômage, on peut déchiffrer combien il est insensé de penser que nous sommes sur la voie sociale et économique de la crise ou du danger perçu de Lumumba. 

En passant, on doit dire que c’est bizarre que les citoyens Congolais trouvent troublant l’assaut du Capitole des États-Unis par des milliers d'émeutiers radicaux. Le gouvernement américain a malgré cela commencer la deuxième série de paiements directs de 600 $ pour les célibataires et de 1200 $ pour les couples mariés, en plus de ceux qui ont des enfants éligibles qui recevront également 600 $ pour chaque enfant éligible. Et il y a un fait que les plateformes sociales ont eu l’audace de bannir leur président de la République pour son « mauvais comportement » alors qu’en RDC ou en Ouganda c’est plutôt le président qui peut éteindre l’internet sur tout le territoire, sans tenir compte des conséquences sociales et économiques. Alors, on n’a pas à s’inquiéter, tout ira bien, pour eux. 

De notre côté, c’est carrément pétrifiant qu'il n'y ait pas de rage de la part des Congolais et au lieu de condamnation sévère diplomatique de la part du gouvernement congolais, le président Félix Tshisekedi annonce qu'une grande cérémonie serait organisé après que la Belgique, un demi-siècle plus tard, avoue avoir et a décidé de rendre les dents de Emery Patrice Lumumba prises comme trophée après son meurtre le 17 janvier 1961. Qu'est-il arrivé au reste de Lumumba et à celui de ses collègues Mpolo et Okito? Dans cinquante ans, quelle autre partie du corps de Lumumba les Belges admettront-ils garder dans leur tiroir ? Allons-nous tous ignorer qu'il s'agit de la reconnaissance de l'un des crimes abominables commis pour protéger le mode de vie social et économique de tous les Belges ? 

Plus d'un demi-siècle plus tard, les Congolais devraient effacer la paranoïa de revivre la crise juste après l'indépendance de la RDC en 1960. M. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo n'est pas un Joseph Kasa-Vubu. M. Sylvestre Ilunga Ilukamba est vraiment loin d'être un Patrice Emery Lumumba, une icône de la libération africaine. Et puis, il n'y a aucun moyen de faire passer M. Kabila Kabange pour un Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Za ​​Banga même si le prénom des deux est Joseph. Et qui serait en quelque sorte l'autre Joseph, le naïf, Joseph Midiburo ? Néanmoins, il faut se méfier du nouveau Moise Tshombe. Ce dernier avait pris la fuite en 1963 en Rhodésie du Nord, plus tard en Espagne avec 80 millions de dollars, qui vaut aujourd’hui près d'un milliard de dollars, des caisses de l'Etat pour revenir un an plus tard et prétendre sauver la nation de la faillite en utilisant sa propre poche. 

L’état de lieux de la RDC se traduit par les consultations politiques organisées par le président de la République Félix Antoine Tshisekedi qui mettent en évidence une réalité fondamentale et terrifiante. Comme à l’arrivé de son prédécesseur à la tête de l'Etat, il s'agit d'une preuve d'un manque profond à la fois de feuille de route sociale et d’état d’esprit de politique économique moderne. Hélas, l'extrait de jus de cet exercice est plus toxique que la mise en scène. Certains des objectifs visent à créer une répartition équitable de la pauvreté entre les hommes et les femmes au lieu de chercher à augmenter le salaire minimum pour tous, a  ajouter plus de puissance de feu  à l'Est de la nation au lieu d'un armada économique et sociale, accroitre le tourisme alors que le visa touristique congolais est un casse-tête à obtenir, et surtout, la menace de dissoudre l'Assemblée nationale s'il ne sert pas le Président au lieu de menacer de dissoudre la fonction publique s'il continue obstinément de ne pas servir le peuple. 

Etant donné que la machine est déjà allumée et beaucoup de jambes et bras pressant l'accélérateur, à ce stade, nous devons peindre trois principaux scenarios et les gagnants et perdants des résultats respectifs. 

Le premier scénario est que le président atteint ses objectifs et consolide tout le pouvoir. L’Union Sacrée pourrait déclencher, comme le MPR en 1967, une pente glissante ou qualifiée à l'heure d'une « vraie révolution nationale, essentiellement pragmatique ». Le gagnant sera M. Joseph Kabila qui se débarrassera des flatteurs coriaces et surtout n'aurai plus besoin de faire le modeste bouc émissaire. En revanche, toutes les lacunes et les maladresses sur le plan social et politique de l'équipe du président de la République seront mis en évidence. Les bévues économiques ne pouvaient que s'aggraver avec l'appétit de tous les démons politiques congolais et l'intelligentsia du Lumpen qu'ils doivent embrasser et embarquer avec eux pour concocter une majorité parlementaire. Malheureusement, le peuple congolais qui aura d'une manière ou d'une autre à payer la note. 

Le second scénario, le FCC reste majoritaire dans la même coalition métamorphosée. Dans ce cas, M. Tshisekedi sera le gagnant politiquement car il pourra à continuer à faire l'autruche ou son camp continuerai de se servir de M. Kabila comme bouc émissaire pendant que celui-ci devra continuer à jouer au vilain dans la série. Des chômeurs et fanatiques tribales de part et d’autre continueront eux aussi à être insensible l’état de lieux social et économique de la nation pendant que l'État concocterait d'autres grands plans qui n'auront aucun impact sur l'amélioration de l'état primitif de pauvreté congolais. Ici encore, le peuple congolais devra financer ce cirque désagréable. 

Le dernier scénario imaginable est que le FCC trouve une manière de préserver sa cohésion et sa majorité au parlement sans CACH. Le seul gagnant sera le peuple congolais car nous serions en mesure de tenir une clique spécifique responsable de ce qui arrive à la nation avec l'aide de l'affrontement constant prévisible entre CACH, qui est mieux à tenir la position de l'opposition que de gouverner, bien que soi souvent trop passionnel leur manœuvre, et le FCC. 

Indépendamment des scénarios tracés, aucun des résultats n'est franchement charitable pour les congolais. Le dernier est tout simplement moins atroce, c'est le moins qu'on puisse dire. Cela se justifie par la similitude entre le passé et le présent en termes de chef de l'Etat congolais et qui les entourent et/ou contournent. Ils ont tous l'appétit pour de grands programmes qui ne sont pour la plupart pas pertinents pour le peuple congolais et basés sur des notions de politiques économiques expirées mais cela semble tellement cool et nouveau lorsqu'elles sont stressées avec des termes comme les indices macroéconomiques ou la bonne gouvernance. Il faut aussi relever qu’ils semblent être tous aveuglés par leur objectif politique : la concentration et conservation du pouvoir. 

Il faut souligner qu’Il n'y a pas grand-chose à injecter de la part de LAMUKA dont une partie de la secte aboie de temps en temps tandis que l'autre se tient à l'écart, faisant les yeux doux tantôt au président Tshisekedi, tantôt a son prédécesseur, au lieu de s’imposer en chien de garde dans le système pour le peuple tout en formulant une seconde opinion sur les programmes et actes sociaux et économiques du pouvoir en place. 

La bonne nouvelle est que 2023 n'est pas si loin et il devient chaque jour plus évident que la lignée d'individus et de groupes téléchargés des passions et visions coloniales qui vise la consolidation du pouvoir pour le pouvoir et jouissance l'illusion de l'opulence touche à sa fin. 

Forcément, le prochain président sera moderne ou, dirons-nous, aura une compréhension moderne du monde et un appétit pour ce qui semble être de petits actes qui ont un impact énorme sur les Congolais. Contrairement à ses prédécesseurs, cette personne et son équipe déchiffreront qu'un second mandat est une récompense et non un acquis. Ainsi, l'accent sera sur l’axe économique et social national tel que l'augmentation du salaire minimum pour augmenter les revenus congolais au lieu de l'Etat pour améliorer la qualité de la pauvreté congolaise, lutter contre le chômage en générant un écosystème dans lequel les citoyens peuvent acquérir les moyens de participations modernes et s’engager à faire des affaires ou dialogues modernes et s’assurer une retraite digne. En plus, le nouveau chef de l’état devra rompre les liens avec l'ancien monopole, fermer le poste diplomatique, jusqu'à ce que ce dernier paie une grosse indemnisation financière, qui devrait être fixée à 10 000 dollars par Belge vivant aujourd'hui, pour les crimes horribles qu'il ait engagé avant et longtemps après l'indépendance de sa colonie 80 fois plus grande qu'elle et a ses habitants pour fournir et préserver a tous les citoyens Belges un niveau de vie moderne éternellement et au petit royaume une grande pertinence sur la scène mondiale. C’est ainsi qu’on met les Congolais d’abord, morts ou vivants !!! 

Jo M. Sekimonyo 

www.sekimonyo.com

Articles similaires