Dans sa quatrième Tribune diffusée ce jeudi 11 juin sous le titre « Inventons un nouvel ordre économique Congolais, Didier Mumengi, sénateur et écrivain, donne quelques éléments de modélisation du « Nouvel Ordre Economique Congolais ».
« Inventer un « Nouvel Ordre Economique Congolais » requiert un fondement postulatoire binaire. D’une part, ancrer la raison d’être de l’économie dans son « utilité sociale », sur base du précepte que ce qui ne contribue pas à la construction du « bien-vivre ensemble national » est tout sauf une action économique. D’autre part, se rappeler qu’on ne développe pas mais on se développe. C’est-à-dire : la croissance économique est proportionnelle à la croissance des compétences cognitives et comportementales endogènes », soutient Didier Mumengi.
De son avis, le « Nouvel Ordre Economique Congolais » trace le sillon du décollage économique à l’intersection de ces trois axes qui forgent une variation positive de la production de biens et de services dans une économie, à savoir : une croissance économique extensive, proportionnelle à l’augmentation des quantités de facteurs de production ; une croissance intensive de l’économie, liée à l’augmentation de la productivité du travail et du capital ; et enfin, une croissance de la performativité des variables institutionnelles et comportementales, qui repose sur la qualité intellectuelle et l’intégrité morale des gouvernants, ainsi que la méticulosité organisationnelle des institutions publiques.
Il explique comment modéliser ce nouvel ordre économique Congolais en six points que voici: La Reflation du Décollage Economique (RDE) et le « Multiplicateur Budgétaire Industrialisant » (MBI) ; « Pacte National d’Infrastructures Clés » ou le « Consensus du 30 juin » ; Les dispositifs accélérationnistes de la « Reflation du Décollage Economique » ; Le système monnaie-paire ; Des nouveaux indicateurs économiques pour un nouveau contrat social ; Diplomatie de la co-production industrielle.
« Il s’agit de réussir à penser l’économie nationale hors des concepts importés clés en main (bonne gouvernance, programme d’ajustement structurel, émergence, OMD, austérité budgétaire, etc.). Ces réflexions d’importation, qui s’inscrivent toujours dans une téléologie aux prétentions universelles, nient notre propension à créer une doxa économique propre, et nous dénient toute capacité à produire nos propres rationalités, et même nos propres intelligences », pense-t-il.
Pour lui, cette dynamique impose le pressant devoir de « désaliéner nos consciences vis-à-vis des « potions magiques austéritaires » des institutions de Bretton-Woods, et d’immuniser nos esprits contre les narquoises et sournoises « injonctions développementistes » de l’ordre politique international dominant ».
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Amédée Mwarabu