RDC : Voici les mesures de la Banque centrale pour atténuer l’impact négatif de covid-19 sur l’économie Congolaise

gouverneur de la bcc
PAR Deskeco - 24 mar 2020 23:13, Dans Finances

La Banque centrale du Congo (BCC) vient de prendre, ce mardi 24 mars, un train de mesures pour « atténuer l’impact  négatif de la pandémie du covid-19 sur l’économie congolaise », annonce un communiqué signé par Déogratias Mutombo (photo), gouverneur de l’institution.

« Depuis le début de cette année 2020, le monde entier fait face à une importante crise sanitaire marquée par la propagation de la pandémie de la maladie à Coronavirus, Covid-19. Cette situation paralyse l’économie mondiale et présente, de ce fait, des conséquences économiques sévères pour la RDC qui demeure fortement dépendante de l’extérieur », note l’Institut d’émission dans son communiqué.

Dans le premier lot de ces mesures, six sont destinée à « atténuer l’impact de cette crise sanitaire sur l’activité économique et garantir la continuité des services financiers », selon la BCC. Il s’agit de mesures ci-après:

  • La poursuite de la fourniture de la liquidité aux banques de manière à leur permettre de réaliser aisément  les services bancaires attendus d’elles ;
  • La baisse du taux directeur de 9,0% à 7,5% dans le souci de réduire le coût du crédit ;
  • La mise en place d’un guichet spécial de refinancement d’une maturité allant de 3 à 24 mois, à l’effet d’augmenter les ressources des banques et leur permettre d’accroitre  le financement de l’économie à des conditions financières assouplies ;
  • La baisse du coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts à vue  en monnaie nationale, qui passe de 2 à 0%, dans le souci de libérer la liquidité au profit des banques ;
  • Le report, au mois de janvier 2022, de l’entrée en vigueur des dispositions relatives  au relèvement du niveau de capital minimum des banques , des COOPECS et des IMFs, afin de réduire la contrainte sur ces institutions financières ;
  • Le gel des règles de classification des prêts pour permettre aux institutions financières de suspendre l’application des pénalités de retard  sur les créances en souffrance pendant la période de crise ;

Dans le deuxième lot de mesures, la BCC invite les établissements des crédits et les institutions de microfinance à restructurer de façon prudente les prêts en souffrance en faveur des secteurs  directement touchés par la crise par le rééchelonnement des échéances, les moratoires et ou des délais de grâce.

A cet effet, s’agissant de la circulation fiduciaire, la BCC invite l’ensemble de la population congolaise à utiliser les moyens de paiement électronique afin de réduire le risque de contamination due à la manipulation des espèces.

C’est dans ce cadre que la Banque centrale prend les dispositions ci-après :

  • L’approvisionnement des banques en billet de bonne qualité et en quantité suffisante  afin de permettre un bon fonctionnement de leurs guichets automatiques et répondre, en permanence, aux besoins de la clientèle ;
  • L’instruction faite aux banques de désinfecter au préalable les billets de banque avant leur remise en circulation ;
  • La suppression des frais de sur les transactions en monnaie électronique et des frais variables sur les opérations  inférieures à CDF 2 500 000, dans le système RTGS et ACH, jusqu’à la fin 2020 ;
  • Le relèvement à USD 2 500, ou son équivalent en CDF, de la limite des montants des transactions journalières en monnaie électronique et le déplacement de la limite mensuelle des transactions électroniques ;
  • La promotion de l’interopérabilité bilatérale, d’une part, entre établissements de monnaie électronique et, d’autre part, avec les autres institutions financières, pour faciliter les transferts et les paiements dans les petits commerces.

Par ailleurs, la BCC dit compter sur l’utilisation de la monnaie électronique et scripturale, par les entreprises et services publics, en vue du règlement des factures ainsi que du paiement des taxes et impôts.

Terminant son communiqué, la Banque centrale a invité la population à suivre toutes les mesures sanitaires décidées par les autorités compétentes et n’exclut pas de « prendre d’autres mesures au regard de l’évolution de la situation».

Amédée Mwarabu

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