Après les sorties médiatiques de Vital Kamerhe sur le bilan d’un an au pouvoir de Félix Tshisekedi, l’Observatoire de la Dépense publique (ODEP) a réagi à propos des propos du directeur de cabinet du président de la République au sujet de son rapport de contrôle sur l’exécution du budget de l’Etat de Janvier à Septembre 2019.
L’ODEP note d’abord que les prévisions initiales présentées en mars 2019, lors du lancement du programme de 100 jours par le Président de la République s’élèvent à 304 097 742 USD, alors que les besoins exprimés étaient de 488 145 106 USD1. L’ONG soutient que dans sa phase de mise en œuvre, les 492 projets prévus ont reçu un paiement de 189.722.446,29 USD sur les prévisions de 304 097 742 USD, soit 62,38%. Elle ajoute que les projets non prévus, mais exécutés dans le cadre de 100 jours ont été payé à hauteur de 26 544 407,71 USD sur un montant estimé de 2 026 544 407,71 USD, soit 1,30% ;
Pour l’ODEP, ces mouvements de budget de 304 millions USD à 422 millions USD ont été opérés sans autorisation préalable du Parlement, qui en est l’autorité budgétaire. Elle ajoute que l’exécution du programme de 100 jours ont réduit les réserves de change de la Banque Centrale du Congo à 869,88 millions de USD.
« Alors que le recours aux avances de la Banque Centrale du Congo est prohibé tant pour le pouvoir central que pour la province et l’entité territoriale décentralisée. C’est grâce à l’intervention du FMI, que ces réserves de change se situent à ces jours à plus de 1 milliards USD », dit-elle.
L’ODEP note aussi que durant tout son mandat, les gouvernements du Président sortant Joseph Kabila n’avaient jamais obtenu de la part de la cour une déclaration de conformité, le préalable à celle-ci étant l’amélioration de la tenue de la comptabilité et de la gestion de la trésorerie alors que chaque année, la cour des comptes présente son rapport général sur le contrôle de l’exécution de la loi des finances de l’année précédente en vue de la reddition des comptes du Budget du Pouvoir Central.
« Les chiffres que nous présentons découlent de ce dysfonctionnement qu’eux refusent d’accepter. Aux projets lancés dès le départ, il y a les projets additionnels dont celui de l’usine de traitement des déchets dont ils nient l’existence, parce qu’effrayés par le montant de 2 milliards, dont nous n’avons jamais dit qu’ils ont été décaissés et utilisés, mais comme faisant juste partie de cette dynamique extra budgétaire du programme des cents jours comme un projet additionnel, faiblement financé comme les autres », dit l’ONG.
Et d’ajouter:
« La suspension de fait de la loi des finances de l’année 2019 par la lettre du Directeur de Cabinet du Président de la République, de Février 2019 a mis fin au rôle des ministères de tutelles dans l’engagement des dépenses des secteurs. Toutes dépenses devraient recevoir le quitus de la présidence de la République. Face à l’irresponsabilité des ministères de tutelle, qui doit alors rendre compte de ce contrat juteux de 2 milliards USD ? La négation du cadre légal a automatiquement occasionné des nombreux dysfonctionnements que notre rapport relève, condamne et propose les corrections et améliorations ».