Il s’est ouvert le lundi 09 décembre 2019 à Kinshasa dans la matinée, une conférence-atelier nationale de haut-niveau sur la gestion des grands projets axée sur les bénéfices sociaux. Ces assises de deux jours qui se clôturent déjà ce mardi 10 décembre 2019, sont organisées par la Cellule de suivi des projets et programmes (CSPP) du Ministère de Finances et le Projet d’appui au développement des infrastructures rurales (PADIR), projet du Gouvernement congolais mis sous encrage institutionnel du Ministère du développement rural et financé par la Banque africaine de développement (BAD). Ce, en partenariat avec la firme canadienne ILP-CoP (Innovate, Lead, Perform-Community).
C’est le professeur Ngonga en sa qualité de directeur de cabinet du Ministère des Finances, qui a procédé, au nom du ministre de tutelle empêché, à l’ouverture officielle de ces travaux. Dans son discours solennel, il a indiqué que « Cette conférence est organisée en vue de donner des solutions appropriées aux différentes causes de l’échec constatées durant le cycle du projet, principalement la durabilité et la pérennisation des acquis des projets financés sur ressources propres ou extérieures ».
Signalons que la plupart de participants à ces travaux ont bénéficié ici au pays comme à l’étranger, de plusieurs formations sur la « gestion axée sur les résultats ». Ainsi le Dircab Ngonga a signifié que cette formation permet aux participants de tenir la passation des marchés, le suivi-évaluation des projets, la gestion financière des projets, et d’assurer la durabilité et la pérennisation des acquis des projets.
Cette approche appliquée actuellement dans le cadre de gestion des grands projets publics dans les pays scandinaves, au Royaume-Uni et au Canada, a fait ses preuves, selon la firme ILP, dans la réussite des résultats attendus par les populations bénéficiaires en termes des bénéfices sociaux, a-t-il affirmé. S’agissant de la durabilité et de la pérennisation des projets « qui constituent une grande part de faiblesse dans la quasi-totalité de nos projets déjà clôturés », il a demandé aux secrétaires généraux « où la plupart de projets sont logés, au titre d’encrage, dans leurs administrations » d’engager une discussion de fond avec les orateurs du jour, afin de dégager une feuille de route « qui pourrait nous faire sortir de ce gouffre ».
C’est pourquoi, il dit attendre de ces assises un nouveau décollage, à l’instar des autres pays ci-haut cités, dans la gestion de la durabilité et de la pérennisation des acquis des projets. Egalement, il invite les participants à examiner les facteurs qui affectent les différents portefeuilles et qui portent essentiellement sur la faiblesse des dispositifs institutionnels, de suivi financier, de gestion des contrats, du système de prévention des dépenses inéligibles et des recommandations d’audits externes, de l’irrégularité des cadres d’échanges et d’expériences.
En outre, le professeur Ngonga exhorte que les conclusions de ces travaux doivent définir les mesures nécessaires pour surmonter les obstacles à la mise en œuvre des projets dans la perspective de l’amélioration des performances au niveau du couple décaissements-services aux populations. Ceci, afin de démontrer les résultats des projets sur le terrain, a-t-il renchérit. Et d’ajouter : « Elles doivent aussi permettre l’examen des dispositifs institutionnels et d’adopter les axes et les recommandations nécessaires à la réforme des dispositifs actuels et à venir ».
Aussi, le Dircab Ngonga a signifié aux participants qu’« En sa qualité de responsable du partenariat technique financier du Gouvernement congolais, le ministre des Finances considère que vos réflexions nous permettront de réaffirmer notre engagement en vue d’impacter de manière durable, la vie des populations ; d’attirer l’attention du gouvernement sur les opportunités manquées par manque de la gestion de la durabilité des projets ; et d’assurer que la nouvelle approche permette de répondre aux bénéfices sociaux attendus de ces projets, tout en gardant à l’esprit l’objectif du développement durable ».
Et que leurs propositions doivent porter sur les mécanismes qui permettront d’améliorer le niveau d’activités des projets et d’accélérer les décaissements afin de répondre au contexte économique actuel de la Rd Congo. Elles doivent également permettre, poursuit-il, d’identifier les problèmes qui affectent les différents portefeuilles et de trouver immédiatement des solutions idoines.
« Elles doivent aussi faire l’objet de discussions sur l’importance de renforcer le niveau d’appropriation des projets au niveau des services désignés de l’Etat et enfin elles doivent définir un plan d’action d’urgence pour accélérer les décaissements pour le reste de l’année fiscale », a-t-il martelé. Et il a rassuré que le ministre de Finances reste convaincu qu’à l’issue de cet exercice, le Gouvernement et les bailleurs devront s’accorder sur les stratégies à mettre en place à court et à moyen termes pour aider le Gouvernement à accélérer un plan d’action pour améliorer la qualité des portefeuilles en Rd Congo.
En guise de conclusion, il a recommandé aux participants de faire un travail diagnostic sans complaisance afin de dégager une thérapeutique capable de remettre le gouvernement sur les rails et de se focaliser sur la bonne gouvernance des projets et d’identifier les mesures efficaces et adaptées pour accélérer la mise en œuvre qui permettra d’améliorer une bonne durabilité.
La gestion efficiente des ressources publiques s’avère indispensable
Auparavant, après le mot de bienvenu du secrétaire général ad intérim au Développement rural, M. Joseph Muamba Lubemba, qui a circonscrit le cadre de cette activité, le directeur de cabinet du Ministère de Développement rural, prof. Abel Ngondo, représentant le ministre de tutelle empêché, a souligné que dans le contexte actuel où le Gouvernement est en train d’amorcer des réformes et de rationaliser les dépenses publiques pour plus de résultats, la gestion efficiente des ressources publiques, plus spécifiquement celles consenties aux grands projets d’investissements nationaux devient indispensable.
« Il convient de noter une faible appropriation des acquis et un niveau de satisfaction insuffisant des populations locales par rapport à la gestion des projets et programmes. Ce qui pose la question de la pertinence des projets implantés, de la durabilité des résultats, de la pérennisation des acquis et des bénéfices ressentis au niveau des populations bénéficiaires. Dès lors, il était urgent de chercher les causes de ces contreperformances et d’identifier l’approche adéquate pour pallier à cette réalité », a-t-il déclaré.
Pour sa part, le manager de la firme canadienne ILP (Innovation, leadership pour la performance) s'est exprimé en ces termes : « Nous sommes très intéressés à travailler avec vous sur cet aspect de gestion axée sur les bénéfices sociaux qui représente les nouvelles avancées en termes de gestion publique au niveau international ».
Pour rappel, le Ministère des Finances, à travers la Cellule de suivi des projets et programmes (CSPP), avait sollicité et obtenu de la BAD (Banque africaine de développement) par le truchement du Projet d'Appui au Développement des Infrastructures Rurales (PADIR), programme du Gouvernement mis sous encrage institutionnel du Ministère du Développement Rural, un financement pour l'organisation d'une série de formations sur la gestion des grands projets publics d'investissement axée sur les bénéfices sociaux.
Cette série de formations a été assurée par deux experts de l’ILP CoP du Canada (Initiative Leadership et Performance). Et il y a eu la formation des coachs congolais au Canada ; dans les anciennes grandes provinces couvertes par le PADIR, à savoir le Bas-Congo aujourd'hui Kongo Central, le Bandundu (éclaté en Kwilu, Kwango et Maï-Ndombe), le Grand Katanga et les deux Kasaï Occidental et Oriental ; et deux autres ateliers à Kinshasa.
Voilà pourquoi, faisant suite à cette série de formations, la présente conférence nationale de haut niveau sur la gestion des grands projets axée sur les bénéficies sociaux est organisée pendant deux jours dans la capitale congolaise, dans le but de placer la Rdc à l’échelle mondiale dans ce domaine, à l’instar d’autres pays émergents (Canada, Norvège, Suède, Royaume-Uni, etc.).
Lepetit Baende