Gestion de Kinshasa : La LICOCO recommande à F. Tshisekedi d'ordonner l’interpellation de Kimbuta

PAR Deskeco - 15 mai 2019 12:57, Dans Actualités

La LICOCO dit suivre de prêt l’action initiée à l’Assemblée provinciale de Kinshasa contre le ministre des Finances, Guy Matondo, du gouvernement Kimbuta, sur les allégations de mauvaise gouvernance du gouvernement provincial de la Ville de Kinshasa, dirigé par l’ancien gouverneur, Mr Kimbuta.

"Cette action de l’Assemblée provinciale de la Ville de Kinshasa cherche à mettre en lumière la façon dont le gouverneur Kimbuta a géré la Ville de Kinshasa durant les 12 dernières années en tant que gouverneur de la province de Kinshasa. En partant, le gouverneur Kimbuta a laissé une ville insalubre, des routes non réhabilitées, des fonctionnaires de la ville non payés et non motivés, des taxes et impôts détournés et une dette fictive de près de 18 millions de dollars que les contribuables kinois doivent rembourser", note la LICOCO dans son communiqué signé par son secrétaire exécutif, Ernest Mparar.

Ainsi, la LICOCO recommande au président de la République : "D’appuyer l’initiative courageuse des députés provinciaux de Kinshasa qui s’inscrit dans sa démarche de combattre la corruption afin de garantir la bonne gouvernance dans la gestion de la chose publique ; D’ordonner l’interpellation du gouverneur Kimbuta pour qu’il réponde de sa gestion passée à la province-ville de Kinshasa".

Tout aussi, la LICOCO salue le courage de l’initiateur de "l’action d’interpellation et lui apporte son soutien pour que le gouvernement Kimbuta puisse répondre sur la gestion de la Ville de Kinshasa ces 12 dernières années". "Cette interpellation rencontre la volonté des Kinois qui ne veulent plus du laxisme et de complaisance à l’Assemblée provinciale de Kinshasa", soutient l’ONG.

Relayant l'avis d'un agent de la DGRK (Direction Générale des Recettes de Kinshasa), la LICOCO note : « Les anciens députés provinciaux percevaient régulièrement des pots de vin auprès du gouverneur pour l’achat de leur silence, car il n’est pas normal durant le mandat du gouverneur sortant, en aucun moment il n'a été interpellé à l’assemblée en dépit des allégations de corruption, des détournements des deniers publics en charge de l’exécutif provincial et rapporté par la presse locale ».

Cependant, la LICOCO "fustige vigoureusement les menaces des morts" dont est victime le député Didier Tenge te Litho, auteur de l’action d’interpellation, ainsi que certains membres du Bureau de l’Assemblée provinciale.

"Il est inadmissible dans un Etat de droit qu’un élu du peuple qui exerce son travail de contrôle parlementaire soit intimidé par des inciviques pour y renoncer", dit la LICOCO.

Pour cette Ong de lutte contre la corruption, le ministre provincial des Finances a été peu convaincant. Dès lors, la Licoco recommande au Bureau de l’Assemblée provinciale de Kinshasa de "transférer directement l’affaire en justice pour des poursuites judiciaires, de solliciter auprès du procureur général de la République près la Cour de cassation la saisine de tous les comptes fictifs de la province de Kinshasa et ceux  du ministre provincial des Finances, de mettre en place une commission d’enquête parlementaire pour auditer les régies financières et tous les services générateurs des recettes de la ville de Kinshasa, d’encourager les élus provinciaux d’initier des questions orales à l’égard de tous les exécutifs sans tenir compte de leurs couleurs politiques pour rompre avec les anti-valeurs de la législature passée “.

Au procureur général près la Cour de cassation, la LICOCO recommande "d’arrêter directement et en urgence le ministre provincial des Finances pour qu’il n’empiète pas aux investigations parlementaires en cours, d’ordonner la saisie de tous ses biens et mettre sous séquestre ses comptes bancaires, d’appliquer la même rigueur de la loi à toute personne qui serait impliquée dans cette affaire".

Par ailleurs, la LICOCO appelle les organisations de la société civile à travers le pays de "soutenir l’action de l’Assemblée provinciale de Kinshasa et demander que les mêmes actions soient menées dans d’autres provinces de la RDC pour que les anciens gouverneurs rendent compte de leur gestion au peuple congolais".

Après sa mise en accusation par le Bureau de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, Guy Matondo a été suspendu de ses fonctions du ministre des Finances, de l'Economie, du Commerce, de l'Industrie, des Petites et moyennes entreprises.

Dans une interview accordée à DESKECO.COM, Osée Tshilumba, président de la commission permanente en charge des Affaires politiques, administratives et judiciaires (PAJ), a affirmé qu’une plainte a été déposée à la Cour de cassation contre Guy Matondo et la Cour avait répondu à la requête.

Auguy Mudiayi

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