RDC : « Nos réserves de change s’établissent à plus de 7,4 milliards de USD, soit l’équivalent d’environ trois mois d’importation et la balance de biens demeure excédentaire avec un surplus provisoire de 9,9 milliards USD », Félix Tshisekedi

Félix Tshisekedi, lors du discours sur l'état de la nation
Félix Tshisekedi, lors du discours sur l'état de la nation
PAR Deskeco - 13 déc 2025 09:12, Dans Actualités

Devant les deux chambres du parlement réunies en Congrès, le président de la République, Félix Tshisekedi, a dressé lundi dernier un état des lieux sur la situation économique de la RDC en 2025, marqué, selon lui, par la résilience et solidité macroéconomique. Dans un contexte international, indique-t-il, heurté par des chocs externes, des tensions géopolitiques persistantes et une guerre d’agression qui continue d’affecter l’Est du pays, le chef de l’État a affirmé que l’économie congolaise « n’a pas cédé », qu’elle a tenu, résisté et même progressé dans plusieurs domaines clés.

« Dans un contexte de guerre d’agression, des chocs externes et tensions géopolitiques mondiales, notre économie n’a pas cédé, elle a tenu, a résisté et dans plusieurs domaines, elle a progressé. En 2025, malgré l’aggravation de la situation sécuritaire à l’est, notre pays a fait preuve d’une résilience macroéconomique remarquable, l’inflation qui était de 11, 7% en fin 2024 a été ramené à 2,5 en rythme annuel fin octobre 2025, nettement en dessous de 7% fixé par la banque centrale du Congo. Le franc congolais s’est apprécié d’environs 29% par rapport au dollar aussi bien sur le marché interbancaire que sur le marché parallèle retrouvant une stabilité que notre peuple n’avait plus connu depuis de longues années » a-t-il déclaré. 

Avant d’ajouter, 

« Nos réserves de change s’établissent à plus de 7,4 milliards de USD, soit l’équivalant d’environ de trois mois d’importation, conforme au standard de viabilité du Fmi, et dans le même temps, la balance de biens demeure excédentaire avec un surplus provisoire estimé à 9,9 milliards de USD en fin aout 2025 ».

Sur le plan de la croissance, le chef de l’État a indiqué qu’elle est estimée à 5,6 % en 2025, un taux supérieur à la moyenne projetée pour l’Afrique subsaharienne, comprise entre 3,8 et 4,1 %. Si le dynamisme du secteur minier reste un moteur essentiel, Félix Tshisekedi a insisté sur la montée en puissance progressive des secteurs non extractifs, en cohérence avec l’ambition de bâtir une économie plus diversifiée, plus inclusive et plus durable.

« Ces résultats ne sont pas le fruit d’hasard, ils traduisent la mise en œuvre du programme du gouvernement 2024-2028 structuré autour des engagements que j’ai pris devant la nation, plus de pouvoir d’achat, plus d’emplois, une économie plus diversifiée, donc plus compétitive » indique-t-il.

L’année 2025 a également été marquée par des avancées budgétaires notables. Le Trésor public a mobilisé environ 25 014,6 milliards de francs congolais de recettes pour des dépenses de l’ordre de 29 200,2 milliards de francs, soit un déficit maîtrisé d’environ 4 185,6 milliards de francs congolais. Ce résultat tient compte des besoins exceptionnels liés à la guerre dans l’Est et aux priorités sociales, notamment le Programme de développement local des 145 territoires. 

Le président a attribué ces progrès à une modernisation fiscale résolue, fondée sur la généralisation de la facture normalisée de la TVA et la digitalisation de l’ensemble de la chaîne de mobilisation des recettes, ainsi qu’à l’institution de mécanismes tels que la commission interministérielle de rationalisation de la parafiscalité et la commission nationale de médiation fiscale.

S’agissant des perspectives, le projet de budget 2026 se veut à la fois ambitieux et équilibré. Il est établi à un niveau de recettes et de dépenses estimé à 59 205 milliards de francs congolais, soit environ 20,3 milliards de dollars, marquant une progression significative de 16,4 % par rapport au budget rectificatif de 2025.

« Ce cadrage traduit la détermination du gouvernement à consolider les acquis de la stabilité macroéconomique, à inscrire l’action publique sur la trajectoire budgétaire soutenable, et engager la dynamique visant le doublement de recettes courantes d’ici 2028. Il marque également la volonté d’accroître la capacité de l’Etat à financer en pleine souveraineté ses priorités stratégiques », conclut-il. 

Jean-Baptiste Leni 

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