RDC : le concours national des plans d'affaires simplifiés envisagé pour créer des jeunes champions dans le secteur de l'entrepreneuriat et résoudre l'épineux problème d'accès à l'emploi

Photo d'illustration
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PAR Deskeco - 27 nov 2025 11:27, Dans Actualités

Le gouvernement de la République démocratique du Congo est plus que jamais déterminé à résoudre l'épineux problème d'accès à l'emploi, notamment par le Concours national des plans d'affaires simplifiés (CONAPAS) qu'il envisage de lancer. L'objectif est de créer des jeunes champions en entrepreneuriat dans tout le pays. Le ministre de l'Entrepreneuriat et du Développement des PME, Justin Kalumba Mwana Ngongo, a fait le point le mercredi 26 novembre 2025 de ce fabuleux programme présidentiel qui est en même temps l'engagement de Félix Antoine Tshisekedi, inscrit dans son quinquennat. C'était lors d'un briefing spécial organisé par le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.

« Nous devons faire en sorte que chaque jeune puisse accéder à l'emploi, ou alors qu'il crée sa propre entreprise. Il n'est pas possible de résoudre le problème d'emploi dans ce pays avec les entreprises du portefeuille de l'État », a déclaré le ministre Justin Kalumba Mwana Ngongo.

Il considère qu'à l'instar des élections financées tous les cinq ans, la RDC peut aussi investir des fonds pour avoir des jeunes champions sur toute l'étendue du territoire national.

« Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a constaté que depuis 2006, notre pays finance un concours politique qu'on appelle les élections. Un concours politique pour que les gens occupent 500 sièges à l'Assemblée nationale et 708 sièges aux assemblées provinciales. Donc nous avons autour de 1208 champions politiques tous les cinq ans. Mais à quel prix ? Environ 550 millions USD en 2006, 700 millions USD en 2011, 1 milliard USD en 2018, et 1,5 milliard USD en 2023. Je suis d'accord qu'il faut financer la démocratie, stabiliser le pays mais pas que... Et donc nous disons qu'avec ce genre d'opportunités politiques qui sont en train de transformer notre pays, d'amener tous les jeunes à convoiter la politique, il faut offrir une autre opportunité à la société. En réplique, nous allons organiser le Concours national des plans d'affaires simplifiés (CONAPAS) partout, territoire par territoire, circonscription électorale par circonscription électorale devenue circonscription entrepreneuriale », a justifié le ministre Kalumba.

Et d'ajouter : 

« Si tous les cinq ans on a 20 champions politiques, avec le CONAPAS, nous allons aussi avoir tous les trois ans des champions entrepreneuriaux. Même nombre de sièges qu'on a au niveau national mais multiplié par deux pour rattraper le retard que la politique nous a obligés d'avoir. Donc au lieu d'avoir 20 entrepreneurs, on va en produire 40 par concours ».

Le ministre Kalumba Mwana Ngongo a précisé : 

« Puisqu'il s'agit d'un Concours des plans d'affaires simplifiés, c'est juste des idées que vous mettez sur la table, on peut vous aider à les agencer, même au moyen de l'intelligence artificielle. On considère que c'est tellement pertinent, et nous regardons la cohérence entre ces idées et les autres dans la circonscription. On veut voir comment est-ce que le circuit économique qui va être créé en finançant ces porteurs de projets soit complémentaire et ça va faire en sorte qu'au lieu d'attendre que la campagne électorale passe par là, pour que les gens obtiennent du savon, des pagnes, etc., mais que tous les trois ans, les jeunes se préparent avec des idées et réfléchissent à quelque chose qui peut les aider à développer leurs contrées ».

Justin Kalumba a donné une autre précision importante : 

« Nous n'allons pas donner de l'argent aux porteurs de projets. Quand vous êtes retenus, vous serez signalés, formés et vous allez nous dire vos besoins d'équipements, et nous allons les commander pour vous et vous les livrer avec un petit fonds de roulement : comme ça, on est sûrs qu'il n'y aura pas de détournement de fonds. Sur cette base, vous allez avoir un coach qui va vous suivre et vous allez commencer à économiser pour rembourser. Lorsque vous arriverez à atteindre ce montant, vous êtes un champion ».

À en croire le ministre de tutelle, ce concours ne vient pas de nulle part. 

« En 2019, nous avions eu un programme PADMPME (Programme d'appui au développement des micros, petites et moyennes entreprises) avec un financement de 100 millions USD de la Banque mondiale. Le PADMPME, a-t-il rappelé, a couvert quatre provinces et était fondé sur un concept en partie COPA (Concours de plan d'affaires). Le PADMPME a donné naissance à un autre projet TRANSFORME qui est en cours, et s'occupe de l'autonomisation des femmes dans 13 localités avec un financement de 300 millions USD. Ce programme a aussi en partie le COPA. Or, la RDC a 145 territoires et 32 villes. C'est dans ce souci d'atteindre tout le pays qu'est né le CONAPAS », a rappelé le ministre de l'Entrepreneuriat et du Développement des PME.

Il a annoncé : 

« Si on veut lancer ce concours, on commencera par des zones géographiques. Les six premiers mois, nous allons nous concentrer sur la grande Province Orientale ; les six autres mois qui viennent, nous irons dans le grand Kasaï et au bout de trois ans, nous allons atteindre tout le pays ».

À en croire le ministre Kalumba, ce concours national concerne aussi les personnes vivant avec un handicap :

« Nous allons promouvoir, de manière tout à fait exemplaire en Afrique, ce qu'on appelle le handipreneuriat (c'est l'entrepreneuriat des personnes vivant avec un handicap) qui est un type très spécifique, et nous allons développer une école de langue des signes pour les personnes qui ne parlent pas ou qui n'entendent pas. La langue des signes va être quelque chose de consacré parce que nous voulons lutter contre toute forme de discrimination au niveau de la société. Et dans notre programme de CONAPAS, nous allons respecter les équilibres de notre société, aujourd'hui c'est 13% de notre population qui sont handicapées et lorsqu'on va faire des allocations, même en termes de projets, il y aura une fourchette d'environ 10% totalement dédiés aux personnes vivant avec un handicap, même dans le financement des porteurs de projets ».

Bienvenu Ipan

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