Les fluctuations des prix des produits pétroliers sur le marché international constituent un risque budgétaire macroéconomique, avec des effets directs sur les recettes courantes de l’État. À titre d’exemple, « une baisse de 1 USD du baril de pétrole pourrait entraîner une diminution des recettes courantes d’environ 78 millions USD en 2026 », renseigne la Déclaration des risques, contenue dans le projet de loi de finances 2026, qui sera bientôt examiné par le Parlement de la République démocratique du Congo (RDC).
Pour arriver à ces estimations, le gouvernement de la RDC, par l’entremise du ministère du Budget qui a contribué à l’élaboration du document, a utilisé un modèle de régression multiple à partir de la technique MCO (moindres carrés ordinaires) avec des données annuelles couvrant la période 2012-2024.
Le document précise toutefois que l’impact n’est pas à craindre, dans la mesure où ces pertes ne représenteront que 3,5 % en moyenne des recettes des producteurs pétroliers. « Cet impact est faible car il est inférieur à 0,5 % du PIB de l’année 2024 », précise le document.
Les pertes totales en recettes pour le secteur extractif combiné (pétrole et mines) pourraient atteindre 30,87 milliards de CDF chaque année de 2026 à 2028, selon le document.
Même si la survenance de ce risque se situe entre moyen et faible pour les trois années considérées, le marché international des prix des produits pétroliers est à surveiller à la loupe, compte tenu des fluctuations de ce produit sur le marché.
À titre d’exemple, dans sa note de conjoncture économique rendue publique le vendredi 7 novembre, la Banque centrale du Congo (BCC) a indiqué qu’au 30 octobre 2025, le prix du pétrole s’était établi à 64,1 USD le baril, en baisse de 2,2 % par rapport à la semaine précédente, et que, comparé à fin 2024, ce prix a reculé de 13,8 % et de 9,8 % en glissement annuel.
Le pays devrait ainsi établir un Fonds de régulation des prix des produits pétroliers, alimenté en période de stabilité ou de baisse des prix ; investir dans la capacité nationale de raffinage pour réduire la dépendance aux importations ; ainsi que développer des alternatives énergétiques (biocarburants, solaire, etc.) pour réduire la vulnérabilité structurelle aux prix pétroliers mondiaux.
Bruno Nsaka