En République démocratique du Congo, les préparatifs se poursuivent en prélude de la Cop30, qui se tiendra à Belém, au Brésil en novembre 2025. A Kinshasa, le gouvernement a lancé, à l’initiative du ministère de l’environnement, la semaine nationale du Climat avec l’objectif de préparer une feuille de route claire, incluant les priorités gouvernementales.
« Au cours de cette semaine, nous voulons unir nos forces, gouvernement, société civile, secteur privé, autorités, communauté locale ainsi que les peuples autochtones, en vue de préparer la Cop avec une proposition forte et crédible, qui reflète nos priorités et nos réalités de sorte qu’à Belém, les congolais et congolaises puissent parler d’une seule voix, qu’on ne soit plus dispersé, que les éléments de langage pour toutes les composantes qui vont participer à la Cop soient les mêmes pour témoigner de la grandeur de notre pays et tout ce que nous apportons au monde », a interpelé lors de son discours la ministre en charge de l’environnement Marie Nyange au lancement de la semaine nationale du Climat.
Parmi les priorités du gouvernement, c’est notamment la prise en charge des revendications sur la « justice climatique » à travers des financements concrets, comme redevabilité de pays pollueurs de climat, à la suite de la lutte contre le changement climatique grâce aux danses forêts du pays, notamment la forêt équatoriale, deuxième poumon du monde. Son écosystème séquestre des milliards de tonnes de carbone, régule le climat, purifie l’air, fertilise le sol, approvisionne en eau et abrite des espèces endémiques
« Nous affirmons haut et fort notre rôle de pays solution mais être un pays solution ne signifie pas porter seul le poids de la planète, cela signifie être un partenaire stratégique. Je profite de l’occasion pour saluer nos partenaires stratégiques, qui sont dans cette salle, qui n’ont pas arrêté de soutenir la RDC, je voudrai également demander que les efforts soient multipliés pour que la justice climatique soit en œuvre à travers les financements concrets, en transfert de technologie, en engagement respecté parce que depuis la Cop, il y a eu plusieurs promesses qui ont été faites mais concrètement rien n’a été fait sur terrain », a déclaré Marie Nyange.
De ce fait, elle a appelé les différentes prenantes de la semaine du Climat, gouvernement, acteurs de la société civile, ainsi que partenaires internationaux, à axer les réflexions sur des résultats et solutions palpables en vue de la Cop 30.
« C’est à ce titre que la semaine congolaise du Climat, qui s’est ouvert est un moment décisif, charnière où nous voulons réellement les résultats, c’est un moment où nous voulons faire prendre conscience à nos concitoyens de l’intérieur et d’ici, nous avons fait venir les 26 ministres provinciaux de la République en charge de l’environnement, nous avons également invité tous les acteurs de la société civile, publics, les institutions et les partenaires stratégiques pour réfléchir ensemble sur des solutions palpables, sans trop de discours, des éléments qui nous permettent d’avancer ensemble pour réaliser la vision grandiose du président de la République que je peux résumer en deux axes principaux : protéger les forêts et la biodiversité, nos tourbières, nos zones humides permettant de participer à l’équilibre climatique ; et améliorer les conditions de vie de nos populations et de peuples autochtones, qui par ailleurs ont accumulé des savoirs millénaires, lequel savoir est indispensable à la gestion durable de foret », a-t-elle indiqué.
Du 10 au 21 novembre 2025, la Cop30 va se tenir au Centre de congrès Hangar Convention & Fair Centre of the Amazon à Belém, État de Pará, au Brésil. Le sommet des chefs d’État, comme leaders de Cop, se tiendra quatre jours avant son début, soit du 6 et 7 novembre.
Brésil, en tant que pays hôte, a défini plusieurs lignes d’action clés pour cette Cop : les échanges sur l’adaptation au changement climatique, et non uniquement la réduction des émissions. Le panel va également parler des forêts, notamment l’Amazonie, la biodiversité, et le rôle des écosystèmes comme leviers contre le changement climatique, ainsi que l’innovation, l’économie circulaire, la bioéconomie, les nouvelles technologies, telles que l’Intelligence Artificielle, science, intégrées dans la transition.
Les discussions porteront également sur la justice climatique, l’inclusion des peuples autochtones, des gouvernements locaux et des acteurs non-étatiques, ainsi que le financement du climat, et la nécessité de passer de la négociation à l’action concrète.
Jean-Baptiste Leni
