Depuis le début de la semaine, le franc congolais s’est établi à 2 697,2 FC pour 1 USD, selon les données de la Banque centrale du Congo. Malgré cette appréciation de la monnaie nationale, aucun changement significatif n’est observé sur les prix des biens et services dans les marchés de Kinshasa.
Face à cette situation, le député Godé Mpoyi déplore une absence d’effet concret sur le pouvoir d’achat des Congolais, estimant que cette évolution du taux de change n’apporte pour l’instant aucun soulagement aux populations.
« Une stabilité monétaire réelle se constate au marché et non sur les ordinateurs. Le taux d'inflation de 7 % avancé est un maquillage des chiffres pour la longévité du gouvernement. Il n'est confirmé ni au marché, ni par les scientifiques sérieux. »
Selon lui, cette stabilité, tout en étant artificielle, est aujourd'hui complétée par l'injection des devises par la BCC (une autre demi-mesure). Godé Mpoyi a même souligné l'effet de la récente injection de 50 millions de USD de la BCC, qui a accentué la quantité de cette devise sur le marché local, provoquant ainsi l'appréciation de la devise locale.
En outre, l’économiste congolais indique que cette dépréciation du franc congolais est définie par rapport au déficit des dollars dans l’économie congolaise. Mais il déplore par ailleurs les retombées de cette baisse.
« Pour aspirer cet excédent de FC, le gouvernement a opté pour la compression des dépenses publiques (paiement tardif des agents de l'État, arriérés de salaires, absence de frais de fonctionnement). Cette technique est déconseillée en économie : elle bloque la demande globale, viole les échéances sociales, fait souffrir la population, rétrécit l'espace fiscal et débouche sur des remous sociaux. Au lieu de faire souffrir le peuple par des paiements tardifs, au risque de faire oublier les performances du premier mandat du PR05. »
Par ailleurs, Godé Mpoyi souligne que le gouvernement devrait contrôler le rapatriement des devises par les miniers, massifier la mobilisation des recettes, revoir la fiscalité en devises pour solidifier davantage les réserves de change, payer à temps les agents de l'État et matérialiser la diversification de la production à long terme.
Il sied de rappeler que la chute de la monnaie nationale est le fruit d’un travail conjoint entre le gouvernement et la Banque centrale du Congo (BCC) et que cette stabilisation vise, entre autres, à renforcer la confiance des acteurs économiques et à protéger le pouvoir d’achat des ménages.
Divine Mbala