Dans la perspective de l’exécution du budget 2026, le ministère du Budget place l’Inspection Générale des Finances (IGF) au cœur de sa stratégie de bonne gouvernance et de maximisation des recettes.
Steve Kivuata, Inspecteur des Finances et membre du cabinet du Vice-premier ministre du Budget, a insisté sur le rôle central de ce service d’audit public dans la lutte contre la corruption et le gaspillage des ressources de l’État.
« C’est le contrôle de l’IGF, qui est un outil majeur pour la lutte contre la corruption. L’ancien Premier ministre, ministre du Budget, l’a dit : pour la paie, il reviendra à l’IGF de veiller à ce qu’il n’y ait pas de fictifs. S’ils sont extirpés des fichiers de la paie, cela va permettre une augmentation de recettes, de fonds que l’on peut allouer à l’augmentation des salaires des fonctionnaires réels, qui travaillent effectivement pour la République », a-t-il déclaré.
Au-delà de la question de la paie, M. Kivuata a insisté sur la nécessité de sécuriser les investissements publics.
« Ce fonds important qui est alloué aux infrastructures, l’IGF devra le suivre pour que, ne fût-ce qu’un dollar, puisse réellement être utilisé pour les infrastructures de la République. Nous n’allons pas tolérer la corruption de toute façon », a-t-il ajouté.
Cette volonté de renforcer le contrôle rejoint l’orientation donnée par le Président de la République et la Première ministre, indique-t-il, qui mettent, selon lui, l’accent sur l’éthique et la discipline financière. « Le gouvernement va travailler avec l’IGF, nous allons effectivement utiliser ce bouclier anti-corruption », a-t-il indiqué.
Dans la même logique, le suivi des dépenses publiques sera renforcé, notamment par le ministère du Budget lui-même. « Côté dépenses, nous allons insister sur la qualité des dépenses, sur un contrôle réel avec l’IGF mais aussi avec le ministère du Budget, pour que chaque dollar soit utilisé en bon escient », a-t-il martelé.
Des réformes fiscales et administratives en cours
Ces efforts vont rimer avec les réformes structurelles en cours initiées par le ministère de Finances, saluées par le Fonds monétaire international lors de sa récente mission à Kinshasa en début de septembre 2025. Le gouvernement a déjà engagé plusieurs chantiers, parmi lesquels la facture normalisée, la numérisation des procédures, la mise en place de compte unique du trésor, la restauration de comptable public, ainsi que la mise en place d’outils de suivi budgétaire modernes.
« Au-delà de ça, il y a un paquet de réformes que le ministre des Finances ne fait qu’en parler : la facture normalisée, la numérisation, toutes ces réformes visent à annuler la fraude fiscale », a rappelé Steve Kivuata.
Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du programme conclu avec le FMI et la Banque mondiale, qui encourage la transparence et la discipline budgétaire afin de rassurer les bailleurs et de stimuler les recettes publiques.
Le projet de budget 2026, évalué à plus de 20 milliards USD, dont 18 milliards pour le budget général, repose largement sur la mobilisation des recettes internes. Pour le ministère du Budget, l’appui de l’IGF et la mise en œuvre des réformes permettront de sécuriser ces ressources et d’éviter les fuites.
« En termes de recettes, nous allons insister sur toutes les réformes qui seront pour la plupart portées par le ministre des Finances mais avec l’appui du ministre du Budget, parce qu’il fait le suivi budgétaire. Donc le suivi aussi bien des recettes que des dépenses », a souligné l’Inspecteur des Finances.
Jean-Baptiste Leni