Dans un entretien exclusif à Deskeco au lendemain du briefing de presse de l’actuel ministre de la Justice, Guillaume Ngefa, où il a tracé les priorités de son action gouvernementale dans le secteur de la justice, Jimmy Kande, coordonnateur du Réseau panafricain de lutte contre la corruption, a salué la détermination de l’actuel ministre de s’engager dans une vraie lutte contre la corruption.
« Tous les Congolais savent que la justice congolaise est "malade" », a réagi Jimmy Kande aux propos du ministre selon lesquels « la perception de notre justice c’est que c’est une justice qui manque d’indépendance, où il y a beaucoup de cas de corruption ».
« Je pense qu’aujourd’hui, l’heure n’est plus au constat et à l’évaluation. Aujourd’hui, on attend du ministre de nous dire non pas ce que nous savons déjà, nous attendons de voir des actions qui vont s’ensuivre, qui vont peut-être corroborer son engagement à pouvoir redorer l’image de la justice congolaise », a lancé Jimmy Kande au nouveau ministre, dont il attend beaucoup.
Bien collaborer dans la lutte contre la corruption
Dans la démarche de lutte contre la corruption, il salue l’engagement du nouveau ministre de « collaborer et travailler avec le Conseil supérieur de la magistrature », tout en l’appelant à accroître sa marge de collaboration.
« Il faut qu’il travaille avec différents acteurs du secteur de la justice pour que son approche puisse être imprégnée et qu’ensemble, ils puissent sauver le Congo d’un système de justice qui n’a rien de tel depuis un moment ».
L’argent détourné doit retourner dans les caisses de l’État après la condamnation
Le coordonnateur du Réseau panafricain de lutte contre la corruption dit également être d’accord avec l’approche du ministre de la Justice de faire que l’argent public détourné revienne dans les caisses de l’État après que les auteurs de détournement soient reconnus coupables par la justice, comme c’est le cas récent de l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba.
« Le cas Mutamba est une particularité parce que l’argent n’était pas encore sorti là où il était viré, parce que la Cenaref avait pu réagir à temps. Dans les autres cas, comme dans le cas des lampadaires, forages, l’argent est allé dans des comptes dont on n’avait pas la maîtrise », a regretté Jimmy Kande.
Il a conclu en appelant le nouveau ministre à penser à une loi pour la protection des lanceurs d’alerte, et à instruire les procureurs de se pencher sur des cas présumés de détournements de deniers publics restés impunis.
Bruno Nsaka