La délégation conjointe d’experts de l’Union européenne et des États-Unis, engagée dans le projet du Corridor de Lobito, a présenté ce mardi 9 septembre, à Kinshasa, les conclusions des études de préfaisabilité sur notamment le modèle économique du projet estimé à plus de 6 milliards de dollars américains, et financés par les Etats-Unis.
La réunion, présidée par le vice-Premier ministre, ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, a permis de préciser les besoins financiers et les délais liés à la première phase du projet, axée sur la réhabilitation de la ligne ferroviaire Dilolo-Kolwezi-Tenke.
Selon les experts, cette première étape nécessitera un investissement estimé à plus de 410 millions d’euros.
« Aujourd’hui, c’était l’occasion de présenter les résultats de faisabilité sommaire, qui sont les investissements nécessaires. Nous avons consacré quatre heures de travail à ce projet qui peut améliorer significativement les conditions de vie et contribuer au développement », a déclaré l’un des experts à l’issue de la rencontre.
Le projet bénéficie déjà de l’intérêt de plusieurs institutions financières internationales. Outre l’Union européenne, la Banque européenne d’investissements, la Banque mondiale, ainsi que des partenaires bilatéraux, tels que l’Italie et les États-Unis, ont manifesté leur volonté d’accompagner la RDC.
Il faut préciser le projet structurant de Corridor de Lobito dépasse les frontières congolaises. La modernisation du tronçon Dilolo-Kolwezi-Tenke va ainsi renforcer la connectivité régionale, facilitant l’intégration économique avec la Zambie et l’Angola grâce à sa ligne ferroviaire, stratégique pour l’exportation.
La présentation des études de préfaisabilité marque ainsi une étape importante dans la concrétisation du Corridor de Lobito, considéré comme l’un des leviers majeurs pour diversifier les routes commerciales africaines et soutenir la croissance économique dans la région de Grands Lacs.
La première réunion technique autour du projet a été tenue le 17 juin 2025 à Kinshasa, sous la direction du vice-Premier ministre en charge des Transports, Jean-Pierre Bemba. Elle avait réuni des représentants de différents partenaires, dont l’Union européenne, les États-Unis, la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement (BEI), ainsi que les membres du consortium Lobito Atlantic Railway.
Les discussions avaient justement porté sur les volets techniques et financiers du projet, particulièrement sur la définition du modèle économique. Le représentant de l’Union européenne a martelé sur l’importance d’asseoir un modèle économique viable, condition essentielle pour attirer les capitaux nécessaires.
« Il est crucial de définir un bon modèle économique ; sans cela, aucun investisseur ne viendra », avait alors déclaré William Lindberg, premier secrétaire de la délégation de l’UE en RDC.
La première reunion avait permis la mise en place d’un calendrier, avec une première mouture du modèle économique, qui était attendue en septembre 2025, avec une finalisation prévue le mois suivant. La BEI a été chargée d’appuyer la structuration financière du projet afin d’en élargir la base d’investisseurs. Côté américain, la présence de l’ambassadrice Lucy Tamlyn avait souligné l’intérêt stratégique des États-Unis pour cette initiative, tandis que l’ancien ministre des Infrastructures, Alexis Gisaro, avait représenté le gouvernement dans ces travaux préparatoires.
Jean-Baptiste Leni