Chaque franc volé, chaque centime détourné, chaque mine cédée en violation des lois congolaises et par la corruption, prive un enfant d’une école, une famille d’un hôpital, une communauté de l’électricité et de l’eau potable. Cette hémorragie organisée tue le Congo. Face à ce crime qui saigne la nation, le Congo n’est pas à vendre (CNPAV) réaffirme son engagement à ne pas reculer : "nous continuerons à enquêter, dénoncer et exiger la justice, quels que soient les obstacles !".
Dans un communiqué publié mardi et parvenu à DESKECO.COM, le CNPAV déplore: "Depuis la formation de notre coalition, nous faisons l’objet de multiples attaques : menaces directes, procès-baillons, campagnes de dénigrements orchestrés par les auteurs de la corruption et certains médias et acteurs de la société civile. Notre attitude, elle, reste constante : dénoncer sans relâche la corruption et travailler avec les autorités pour bâtir des solutions de prévention et de lutte contre l’impunité. Nous avons aussi constaté que chaque fois que des révélations surgissent sur le système de corruption lié à Monsieur Dan Gertler, les campagnes contre nous s’intensifient, menées toujours par les mêmes acteurs, avec les mêmes accusations : 'le CNPAV serait financé par des étrangers et servirait des intérêts opaques étrangers'. Ceux qui tiennent ces propos oublient une réalité : La majorité des ONG et des gouvernements africains sont financés par les mêmes bailleurs, gouvernements occidentaux, organisations internationales et institutions multilatérales. Un autre angle d’attaque consiste à chercher à nous diviser pour nous affaiblir. Heureusement que ces attaques ne connaissent rien de la force des convictions qui nous animent et de la collégialité et solidarité de notre fonctionnement".
Selon le communiqué, le silence de cette plateforme face aux attaques "n’est pas un signe de faiblesse. C’est le choix de ne pas nous laisser distraire par des individus animés de mauvaise foi, souvent complices ou bénéficiaires de la corruption, ou simples relais des corrupteurs et des corrompus, et qui ne cherchent qu’à créer des diversions ou distraire l’opinion des vrais faits de corruption ou détournements. Un jour, la justice les rattrapera et l’histoire les jugera. Le temps révélera toutes choses et la vérité triomphera".
IT/Aucune tentative d’intimidation ne détournera le CNPAV de sa mission
Dans cette détermination à poursuivre sa lutte, le CNPAV appelle:
- La population congolaise, à "rester vigilante et à soutenir les initiatives citoyennes qui défendent la transparence, même lorsqu’elles dérangent".
-Les médias responsables, à "refuser la manipulation et la propagande, quelles qu’en soient les sources".
- Les organisations partenaires, à "continuer d’exiger la vérité, la justice et la reddition des comptes".
- Les institutions républicaines à "combattre la corruption partout où elle se manifeste et d’où qu’elle provienne".
À en croire le document, cette structure persiste et signe : "Notre engagement est clair : aucune tentative d’intimidation ne détournera le CNPAV de sa mission de transparence et de justice sociale. Car le Congo n’est pas à vendre. Et il ne le sera jamais".
Pour rappel, le CNPAV a joué un rôle crucial dans la révélation et la dénonciation de plusieurs scandales financiers majeurs. Ces dénonciations ont mobilisé l’opinion publique, interpellé les institutions nationales et internationales, et contribué à promouvoir la bonne gouvernance en RDC. Parmi ses contributions marquantes, on peut citer :
- L’affaire des passeports biométriques avec la société belge SEMLEX, l'affaire des actifs de l’or avec le dossier Sokimo, la réhabilitation et le renforcement du rôle de la Cour des comptes, l’affaire de centaines de millions d’avances fiscales versées par la Gecamines dans des comptes opaques de la Banque centrale sans que ceux-ci n’arrivent au Trésor public, l'enquête Congo Hold-up, les contrats opaques avec l’homme d’affaires Dan Gertler, l'appel d’offre des blocs gaziers et pétroliers et le risque d’endettement excessif
vis-à-vis de sociétés spéculatrices, le contrat Sicomines, la campagne nationale : « Ma voix n’est pas à vendre » en faveur des élections indépendantes.
Bienvenu Ipan