Dans une correspondance adressée au recteur de l’Université des sciences de l’information et de la communication (UNISIC, ex-IFASIC), le président de l’APUSIC, l’Association des professeurs de cette université, le professeur Pierre N’sana, exprime « la profonde préoccupation des professeurs face au non-paiement prolongé des primes dues au personnel enseignant depuis maintenant trois (03) mois ».
« Ce retard, qui s'éternise sans aucune explication officielle, met dans une situation financière difficile les enseignants et autres membres du personnel concernés », peut-on lire dans le document.
Le président de l’APUSIC explique que les intéressés ont déjà ouvert des comptes salaires en dollars américains pour recevoir régulièrement ladite prime, ce qui leur est préjudiciable parce que le compte n’est pas souvent crédité.
« Ces comptes, demeurant inactifs en l'absence de versements réguliers, subissent des prélèvements de frais bancaires, aggravant davantage les préjudices subis », renseigne le document.
Il rappelle que les enseignants de l’UNISIC font preuve de bonne foi en dispensant les cours et en supervisant les examens, conformément à la trêve syndicale pour ne pas déclencher de grève dans un contexte de guerre dans l’Est de la RDC.
« Vous comprendrez que ce sens du devoir ne doit être interprété comme un acquiescement à des conditions injustes de travail. Car, si cette situation de non-paiement devait persister, il est à craindre que les professeurs soient contraints de reconsidérer leur position. Ce qui adviendrait alors ne serait nullement de leur fait, mais bien la conséquence logique d'un désengagement institutionnel », explique la correspondance.
Déjà en 2024, la situation était tendue entre le personnel de l’UNISIC et le comité de gestion, accusé de « mauvaise gestion » et de « destruction volontaire de l'outil de travail ». Le personnel de l’UNISIC était allé jusqu’à déclarer « démissionnaire » le comité de gestion, après une assemblée générale extraordinaire le 6 août 2024. La situation était redevenue calme après plusieurs réunions et médiations, et l’engagement du comité de gestion à prendre en compte certaines des revendications du personnel.
Bruno Nsaka