Le 17e sommet des affaires États-Unis-Afrique se tient actuellement à Luanda, capitale angolaise. Débuté ce lundi 23 juin 2025, il s’achèvera le 25 juin et réunira plus de 1 500 délégués, dont des chefs d’État, des chefs de gouvernement et des ministres africains, de hauts fonctionnaires du gouvernement américain ainsi que des dirigeants d'entreprises américaines et africaines.
Dans son discours d’ouverture, le président angolais, João Manuel Gonçalves Lourenço, a appelé les États-Unis à avoir une vision différente de l’Afrique, en acceptant de coopérer avec elle comme un partenaire « crédible ».
« Les États-Unis, qui n'ont jamais participé à la colonisation des pays africains, doivent adopter une vision différente et simple du continent et, par conséquent, considérer que le développement de l'Afrique, grâce à votre contribution, sera bénéfique pour l'Amérique et pour le monde », a-t-il déclaré.
Concernant la politique d’assistance à l’Afrique à travers les aides, il a souligné qu’il était désormais temps de renverser la donne en adoptant une politique d’investissements.
« La nouvelle dynamique nous fait prendre conscience qu'il est temps de remplacer la logique de l'aide par celle de l'ambition et de l'investissement privé. Il est temps de considérer l'Afrique comme un partenaire crédible, riche en ressources, mais manquant de capital financier et de savoir-faire, et désireux de créer des synergies mutuellement bénéfiques », a-t-il affirmé.
Si tel est le souhait du continent africain, les États-Unis sous Donald Trump semblent l’avoir anticipé. Le 20 mai 2025, lors d’un briefing relayé par le bureau des affaires africaines du département d’État américain, Troy Fitrell, haut représentant de ce bureau, avait annoncé la nouvelle politique de diplomatie commerciale des États-Unis en Afrique.
Il avait précisé que cette nouvelle politique visait à considérer l'Afrique comme un « partenaire à part entière » et non comme un continent à assister. Dans cet ordre d’idées, Washington est en plein processus de relance des investissements du corridor de Lobito, un projet estimé à plusieurs milliards de dollars.
Parallèlement, les États-Unis collaborent activement avec la RDC sur un éventuel accord minier. Un pas important a déjà été franchi en avril dernier avec la signature d’une déclaration de principes visant à encadrer cette exploitation dans un cadre d’intégration économique régionale.
Évoquant le corridor de Lobito, le président angolais a salué, lors de ce sommet, cette initiative, qui, selon lui, contribuera au développement des chaînes de valeur régionales, non seulement pour l’Afrique mais pour le monde entier.
« Du Nord au Sud et de l'Atlantique à l'océan Indien, les investissements structurels se multiplient et façonnent un nouveau paysage économique africain, du corridor de Lobito, qui reliera par voie ferrée le port de Lobito, sur l'océan Atlantique, au port de Dar es Salaam, sur l'océan Indien, et promet de transformer le commerce intra-africain et intercontinental, aux zones économiques spéciales en expansion sur le continent, et aux initiatives en cours pour développer des chaînes de valeur régionales dans des secteurs tels que les minéraux critiques, l'agriculture et l'énergie, pour n'en citer que quelques-uns », a-t-il indiqué.
La République démocratique du Congo est représentée à ce sommet par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. Son intervention intervient dans un contexte où les négociations se poursuivent à Doha (Qatar) entre la RDC et le Rwanda, sous médiation américaine, en vue de rétablir la paix dans la région des Grands Lacs.
Jean-Baptiste Leni