Les cas d'éboulement dans les sites miniers artisanaux en République démocratique du Congo deviennent récurrents, et la plupart s'observent dans les provinces de l'Est en proie à l'insécurité. Le cas le plus récent remonte au samedi 2 mai 2025, où au moins sept creuseurs artisanaux, tous membres d'une même famille, ont trouvé la mort dans un puits d'or à Lugushwa, dans le territoire de Mwenga, sur un site minier appelé G7, dans le village de Mapale.
Cette situation a immédiatement fait réagir la société civile locale, qui a interpellé le Service d'Assistance et d'Encadrement des Exploitants Miniers Artisanaux et à Petite Échelle (SAEMAPE) sur place à bien jouer son rôle.
Interrogé par Deskeco ce mardi 6 mai 2025, Faustin Takima, un agent de terrain du Service d'Assistance et d'Encadrement d'Exploitation Minière à Petite Échelle (SAEMAPE) dans le territoire minier de Mambasa, en Ituri, dans l'est de la RDC, explique ce phénomène par le non-respect des normes d'exploitation artisanale par les exploitants locaux, ainsi que par l'inaccessibilité des sites pour les agents de la SAEMAPE chargés du contrôle, en raison de l'insécurité.
« Les exploitants artisanaux ne respectent pas la loi, les règles en la matière. Par exemple, la loi demande qu'un puits d'or, un puits dans une exploitation dans un chantier, ne puisse être souterrain ou en galerie, mais à ciel ouvert. Malheureusement, cela n'est pas respecté. Autre point : les exploitants ne respectent pas la loi qui leur interdit d'aller au-delà de 30 mètres de profondeur », explique-t-il.
Il ajoute :
« Au-delà, il y a aussi la situation sécuritaire qui ne permet pas aux agents encadreurs de la SAEMAPE d'accéder à tous les sites, vu que les groupes armés ou les forces négatives opèrent dans les sites miniers artisanaux. »
Cet agent de la SAEMAPE évoque également des raisons d'ordre climatique accentuant ces cas d'éboulement. Il précise par exemple que le territoire de Mambasa a enregistré la semaine dernière des cas d'éboulement ayant causé des morts suite aux pluies.
« À part ces raisons, nous sommes également dans un climat équatorial où il y a abondance de pluies. Pendant les périodes de fortes pluies, cela occasionne beaucoup de cas dans les exploitations artisanales », indique-t-il.
Il poursuit :
« Avant-hier, chez nous ici à Mambasa, il y a eu des cas d'éboulement où des orpailleurs se sont retrouvés coincés dans un puits. Il y a eu plusieurs morts, mais on a seulement pu repêcher quelques-uns, les autres sont toujours introuvables. Et il y a aussi un autre cas que nous avions signalé vers le Haut-Uele, à Durba. »
Faustin Takima recommande par ailleurs au gouvernement de renforcer les mécanismes de contrôle dans les sites d'exploitation artisanale, notamment en mettant en place des moyens pour la formation, l'encadrement et l'équipement des exploitants miniers artisanaux, afin de réduire ces cas d'accidents dans les sites miniers.
Jean-Baptiste Leni