Dans son adresse à la nation ce mercredi 29 janvier 2025, en raison de la prise de la ville de Goma par les rebelles du M23 et de l’armée rwandaise, Félix Tshisekedi, président de la RDC, a une fois de plus déploré la détérioration de la situation sécuritaire à des objectifs économiques par le Rwanda.
« La présence de milliers de soldats rwandais sur notre sol, leur soutien politique, logistique et militaire à leurs pantins du M23, ainsi que leur implication dans l’exploitation illégale de nos ressources naturelles nous conduisent tout droit à une escalade aux conséquences imprévisibles, mettant en danger toute la région des Grands Lacs », a indiqué Félix Tshisekedi.
Par la même occasion, le chef de l'État a promis une riposte pour récupérer chaque territoire se trouvant actuellement entre les mains du M23 et du Rwanda. Il a également appelé la jeunesse congolaise à s'enrôler massivement dans l'armée pour faire face à l'ennemi qui a attaqué le pays.
Déjà dans un communiqué ce mercredi 29 janvier 2025, la synergie des organisations de la société civile, dont Agir pour les Élections Transparentes et Apaisées (AETA), l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO), le Comité National Femme et Développement (CONAFED) et la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), demandait à la communauté internationale de prendre des mesures urgentes pour mettre fin au pillage des ressources du Congo par le Rwanda, en particulier à l’Union européenne de suspendre le contrat avec le Rwanda sur les matières premières de la RDC.
Selon un rapport du groupe d’experts des Nations Unies publié fin décembre, les activités d’exploitation illicite des minerais dans la cité minière de Rubaya, dans le territoire de Masisi, par le M23 et l’armée rwandaise depuis avril 2024, ont facilité l’extraction frauduleuse, le commerce et l’exportation vers le Rwanda des minéraux de cette entité, qui ont donc bénéficié à la fois à la coalition AFC-M23 et à l’économie rwandaise.
Selon ces experts, au moins 150 tonnes de coltan ont été frauduleusement exportées vers le Rwanda depuis les mines de Rubaya, où l’AFC-M23 a établi une administration parallèle. Ces minerais étaient mélangés à la production rwandaise, entraînant une contamination majeure des chaînes d'approvisionnement des minéraux dits "3T" (étain, tantale et tungstène) dans la région des Grands Lacs. Ce mélange a été décrit comme la plus grande contamination de ce type enregistrée au cours des dix dernières années.
Bruno Nsaka