Sud-Kivu : En vue de renforcer la mobilisation en recette, l’assemblée et le gouvernement provincial s'engagent dans la traque des exploitants illicites des minerais

francs congolais
PAR Deskeco - 13 jan 2025 16:32, Dans Mines

Dans un contexte marqué par la recrudescence des exploitations minières illicites par les étrangers, dont en particulier les chinois, dans la province du Sud-Kivu, l’assemblée provinciale de la province a pris, samedi 11 janvier 2025, la résolution de s’associer au gouvernement provincial dans sa lutte contre toute traque des exploitants illicites des minerais dans la province.

Au cours d’une réunion, réunissant, samedi, Jean Jacques Purusi et Feston Kabeza, respectivement gouverneur et président de l’assemblée provinciale du Sud-Kivu, ces deux personnalités se sont convenues de mutualiser leurs efforts contre toute forme d’exploitation minière illicite, afin que la province du Sud-Kivu profite véritablement de ses minerais.

« Cette action est salutaire pour la province. Les exploitants clandestins sont en légions dans notre province, et donc, il faut que cette action-là continue, parce qu’il y va de l’intérêt de notre province », a laissé entendre le président de l’organe délibérant de la province du Sud-Kivu, à l’issue de leur réunion avec le gouverneur de la province. 

Pour l’exécutif provincial, il est aujourd’hui inadmissible que la province du Sud-Kivu mobilise moins nanties qu’elle en termes de minerais. 

« A fin juin 2024, la province générait environ 500 000 dollars américains le mois, alors qu’une province, comme le Lualaba, qui est quatorze fois moins riche que la province du Sud-Kivu, est au-delà de 50 millions de dollars américains le mois. Et la redevance de Lualaba provient essentiellement de deux produits miniers, le cobalt et le cuivre, alors qu’ici, au Sud-Kivu, nous avons  cobalt, cuivre, lithium, cassitérite, manganèse, diamant, mais on n’arrive même pas à régénérer un million de dollars le mois », a regretté Jean Jacques Purusi.

A lui d’ajouter, 

« Voilà pourquoi, nous nous sommes mis en assemble pour que ces minerais générèrent des millions de dollars américains, pour que ça crée du développement ici. Il ne faut pas que ça soit seulement les exploitants étrangers qui profitent, pendant que la population soufre, et qu’il y a le sous-développement chez nous ».   

Il a également rassuré, dans le cadre de l’atteinte des assignations pour cet exercice, que les mécanismes, ainsi que stratégies sont définies par les deux institutions de la province pour la mobilisation de fonds dans le secteur minier, notamment en mettant la main sur toutes les entreprises minières œuvrant dans l’illégalité, afin de les conformer aux lois. 

Il convient de souligner que la mutualisation de ces deux grandes institutions politiques du Sud-Kivu intervient une semaine après, l’arrestation de trois sujets chinois, accusés d’exploitation minière illicite dans le territoire Walungu, au Sud-Kivu, détenant 10 lingots et 800 000 dollars, une somme revue ensuite en baisse à 400 000 dollars américains après comptage manuel. Ces expatriés chinois ont été ensuite transférés à la justice.   

Bien avant cette arrestation, le 20 décembre 2024 dernier, 17 chinois arrêtés dans l’exploitation illicite, ont été également libérés, ensuite extradés secrètement au Rwanda. Ils étaient accusés d’œuvrer en complicité avec les autorités du pays. Le gouvernement provincial du Sud-Kivu avait révélé qu’ils exploitaient illicitement et illégalement les minerais pendant au moins quatre ans au Sud-Kivu.

Jean-Baptiste Leni

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