États généraux du portefeuille : Alex N’kusu plaide pour un plan de recrutement réaliste et la mise en œuvre des plans sociaux pour réduire les charges du personnel et relancer les entreprises publiques

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PAR Deskeco - 12 déc 2024 13:47, Dans Entreprises

Devant la presse dans le cadre des états généraux du portefeuille ouverts lundi dernier à Kinshasa, Alex N’kusu, secrétaire exécutif a.i. du Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises Publiques (COPIREP), a plaidé pour la mise en place d’un plan de recrutement réaliste dans les entreprises publiques afin d’éviter le recrutement en cascade et l’augmentation des charges de personnel, qui ralentissent la relance des entreprises du portefeuille de l’État.

« On ne recrute qu’en cas de besoin. Ce n’est pas bien de faire des entreprises publiques un moyen pour éponger le chômage. Sinon, vous augmentez la charge du personnel et la charge d’exploitation », a-t-il indiqué.

En effet, cette demande intervient dans un contexte où, selon le rapport de la situation consolidée des entreprises du portefeuille de 2022, annexé au projet de loi de finances 2025, il existe dans la quasi-totalité des entreprises une inadéquation remarquable des ressources humaines à deux niveaux : l’effectif total du personnel est pléthorique par rapport aux niveaux d’activités, qui sont en baisse, et l’effectif du personnel administratif est pléthorique, tandis que le personnel technique est insuffisant, relativement en déphasage par rapport à l’évolution technologique.

Selon le même rapport, entre 2020 et 2022, la moyenne annuelle des charges du personnel des entreprises publiques, c’est-à-dire l’argent déboursé par l’État pour payer le personnel, se situe à 579.320.572 dollars américains.

Une tendance baissière de 15,78 % est observée entre 2021 et 2022. Quant au total des effectifs, ils sont passés de 46.434 employés en 2021 à 30.689 en 2022, soit une diminution de 15.745 employés, influencée par la sortie de 1.504 agents enregistrée par REGIDESO SA en 2022 et par l’indisponibilité des données de certaines entreprises, précise le rapport.

Cette situation fait que, au lieu que l’entreprise dépense dans les projets d’investissement, elle met beaucoup de moyens de son chiffre d’affaires dans les charges du personnel. Ainsi, ces charges sont passées de 35 % en 2020 à 33 % en 2021 et à 31 % en 2022, contre une moyenne de trois exercices de 33 %.

Selon le même rapport, certaines entreprises publiques présentent des charges du personnel incompatibles avec leur niveau d’activités. Ces charges absorbent l’intégralité ou une grande partie du chiffre d’affaires réalisé. Il s’agit notamment de SODIMICO SA : 479 % ; SNCC SA : 107 % et MIBA SA : 92 %.

Pour remédier à cette situation, Alex N’kusu préconise l’élaboration et la mise en œuvre de plans sociaux dans les entreprises du portefeuille.

« Faudra-t-il encore trouver les financements pour pouvoir exécuter ces plans sociaux ? Voilà pourquoi l’apport de l’actionnaire État par le fonds social est très important », a-t-il conclu.

Bruno Nsaka

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