Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de lutte contre la corruption, le 9 septembre dernier, le collectif des organisations de la société civile de la RDC a, dans un communiqué conjoint, dénoncé la crise de gouvernance que traverse le pays, perceptible dans tous les secteurs de la vie, notamment la sécurité, la politique et l’administration.
« Dans le domaine sécuritaire, la situation est particulièrement préoccupante, caractérisée par une corruption endémique dans la chaîne d'approvisionnement militaire, un trafic d'armes impliquant certains officiers, et une exploitation illégale persistante des ressources dans les zones de conflit », s'indigne ce collectif.
D'après ces organisations de la société civile, sur le plan politique et administratif, le pays souffre d'un népotisme généralisé dans les nominations aux postes clés, accompagné de détournements systématiques des fonds de fonctionnement des institutions. L'absence de reddition de comptes aggrave cette situation déjà critique.
Ce collectif a fait mention de quelques institutions publiques qui sont devenues le théâtre de crises profondes et de dysfonctionnements des services publics.
« Les institutions financières présentent des signes graves de dysfonctionnement. La Banque centrale du Congo maintient une gestion opaque de ses réserves, tandis que le FPI, la SONAS et le FONER font l'objet de gestions douteuses des ressources publiques. L'impact de cette corruption généralisée affecte particulièrement les services essentiels. Le secteur éducatif souffre du délabrement des universités publiques et du monnayage des notes, pendant que le secteur de la santé pâtit d'infrastructures sous-équipées et mal entretenues », regrette cette structure.
Pour pallier ces problèmes, ces organisations parmi lesquelles on retrouve l'ACAJ, l'Asadho, l'ODEP, la LICOCO, l'AETA...recommandent notamment des réformes institutionnelles incluant le retour de la patrouille financière de l'inspection générale des finances, la réforme de la justice commerciale, la protection effective des lanceurs d’alerte, et la numérisation des paiements publics.
Toujours dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de lutte contre la corruption, le président de la République, Félix Tshisekedi, avait souligné la nécessité de la prévention et de la formation des jeunes dans la lutte contre la corruption, afin d’empêcher ses dégâts sur la vie de la population.
César OLOMBO