Lors d’une conférence de presse jeudi 14 novembre à Kinshasa, Doudou Fwamba, ministre congolais des finances, a révélé que 800 millions USD sur les 1,7 milliards du nouveau programme soutenu par la Facilité élargie aux crédits (FEC), selon l’accord conclu le 13 novembre dernier entre le FMI et le gouvernement congolais, seront investis dans les projets de développement, sous forme d’appui budgétaire.
Selon le ministre, c’est une particularité par rapport au précédent programme entre le FMI et le gouvernement congolais, conclu en juillet dernier.
« Dans l’ancien programme, l’intégralité de la FEC était orientée à l’accumulation des réserves de change. Avec ce nouveau programme, nous sommes parvenus à faire comprendre à nos partenaires du FMI qu'une partie de ces allocations pourrait alimenter les appuis budgétaires pour financer les investissements. Nous n'allons pas affecter ces ressources vers le fonctionnement ordinaire », a indiqué le ministre.
Si le premier programme soutenu par la FEC et conclu en juillet était chiffré à 1,5 milliards, le deuxième est pour sa part chiffré à plus de 1,7 milliards de dollars américains ce qui, pour Doudou Fwamba, constitue une deuxième particularité de ce nouveau programme.
Le nouvel accord inclut un autre programme, portant sur la résilience climatique, et chiffré à plus de t de 1,1 milliard de dollars américains. Le ministre des finances a indiqué qu’il sera consacré à des projets visant à protéger l'environnement et à adapter l'économie congolaise aux changements climatiques.
« Nous avons pris l'engagement d'améliorer la gouvernance de notre secteur forestier et de mettre en œuvre des politiques d'adaptation et d'atténuation des impacts du changement climatique », a-t-il indiqué, précisant que le programme conclu en juillet dernier avec le FMI ne reprenait pas cette particularité, et était entièrement consacré à l’accumulation des réserves de change.
Début juillet, le FMI avait conclu pour la première fois de l’histoire son programme pluriannuel entamé en 2021 avec la RDC, en validant le décaissement de la 7e et dernière tranche, pour un total d’environ 1,5 milliard de dollars.
Mercredi 13 novembre dernier, après deux semaines des discussions, les deux parties ont conclu un nouvel accord préliminaire pour deux nouveaux programmes précités, d’un total de 2,8 milliards USD.
Dans son rapport général sur la reddition des comptes 2023, la Cour des comptes de la RDC révèle un manque de plus de 1,5 milliards de FC entre les chiffres officiels et les données réelles concernant les réalisations des recettes d'appui budgétaire.
Selon elle, ces réalisations portent sur le don budgétaire correspondant au décaissement du FMI.
Pour éviter des situations pareilles, la partie congolaise doit s’engager à poursuivre les réformes dans le secteur des finances publiques, notamment le respect strict des procédures de la chaîne des dépenses publiques, l’opérationnalisation de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP), et la mise en place d’un Compte Unique du Trésor (CUT), ainsi que des progrès vers un cadre budgétaire indépendant des recettes du secteur extractif.
Bruno Nsaka